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Catastrophe ferroviaire d'Eséka: ces vérités cachées - Camrail, principal responsable

Catastrophe ferroviaire d'Eséka: ces vérités cachées - Camrail, principal responsable

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Index de l'article
Catastrophe ferroviaire d'Eséka: ces vérités cachées
Paul Biya, l'aloi du silence et de l'opacité
Edgar Alain Mebe Ngo'o: La Faute
Camrail, principal responsable
Camrail récuse les experts requis
Ces certificats médicaux éthiquement corrects de Camrail
De quoi Camrail a-t-elle peur?
Benoît Essiga: ''Tous les aspects doivent être questionnés''
Me Michel Janvier Voukeng: Le piège des indemnisations du Transporteur selon le Code Cima et les Smig
L'accident du Cameroun révèle les défaillances des trains exploités par Camrail
Toutes les pages

Camrail, principal responsable
Tous les experts requis dans le cadre des enquêtes administratives et judiciaires sont unanimes: l’entreprise Camrail est le principal responsable de la catastrophe ferroviaire survenue le 21 octobre 2016. Les défaillances techniques et les erreurs humaines sont pointées du doigt. Les responsabiités sont établis à différents niveaux.
Après la Catastrophe ferroviaire survenue à Eseka le 21 octobre 2016, plusieurs enquêtes administratives et judiciaires avaient été ouvertes. A ce jour, les résultats de ces enquêtes n’ont pas encore été rendus publics. Un coup d’œil sur certains rapports permet de prendre connaissance des conclusions. Les conclusions des différents rapports que nous avons consultés sont sans appel. Elles pointent toutes la responsabilité de la Camrail dans la survenue de ce carnage.
Deux exemples de rapports d’enquêtes administratives et judiciaires permettent  de mieux apprécier la situation. La conclusion est sans nuance dans l’un des rapports d’enquêtes techniques consultés et rédigés selon un  expert camerounais, « suite aux constatations directes sur le terrain ; à l’exploitation minutieuse des documents authentiques reçus et aux entretiens formels avec les personnes concernées ». Benoït Essiga, expert, requis par les autorités compétentes, conclut son rapport en pointant du doigt « la responsabilité totale et entière de la Camrail dans la catastrophe ferroviaire du 21 octobre 2016 à Eseka. Les causes ayant occasionné ce drame peuvent suffisamment venir en appui à cette conclusion. Ces causes sont notamment synthétisées au point VII du présent rapport :
- Formation d’un convoi surchargé en violation du tonnage et des capacités prescrites ;
– composition de la rame avec adjonction de voitures ayant parcouru plus de 600 KM, sans vérification fiable de leur état en site approprié par les services compétents ;
- freinage défaillant de 13 voitures de voyageurs sur un total de 17 voitures ;
– mise hors service, par les services d’entretien de Camrail, du frein rhéostatique de la locomotive ;
- absence d’un système efficace de vérification sérieuse de la continuité de freinage de la rame avant son départ de Yaoundé ;
- non prise en compte, par la Direction technique de Camrail, des réserves émises par les conducteurs sur les défaillances des matériels roulants.
Conformément à la mission qui leur était impartie, les experts du Cabinet Cerutti se sont rendus sur les lieux du sinistre, ainsi que dans les locaux de la société Camrail, et dans les services de la police judiciaire où, étant en présence des personnes informées, ils ont procédé à leurs premières conclusions d’expertise. Leurs conclusions ne s’éloignent pas de celles de Benoït Essiga.
Sur la base des constatations effectuées et des éléments qu’ils ont pu réunir à ce stade de leurs enquêtes, leurs premières conclusions sont les suivantes :
- les conditions météorologiques relevées par les services officiels le 21 octobre 2016 ne sont pas à l’origine de l’accident ;
- l’État de la voie ferrée de la ligne Yaoundé-Douala n’est pas en cause ;
- le sinistre survenu le 21 octobre 2016 en gare d’Eseka est la conséquence d’une accumulation d’erreurs et de négligence, à savoir :
formation d’un convoi surchargé ;
- le freinage défaillant de 12 voitures de voyageurs CSR sur un total de 16 voitures ;
* neutralisation par les services d’entretien de Camrail du frein rethéostatique de la motrice;
* absence de vérification sérieuse de la continuité de freinage de la rame avant son départ de Yaoundé ;
* non prise en compte par la direction technique des réserves émises par le conducteur.
Pour les experts ayant produits des rapports techniques, dans cette catastrophe le facteur humain a joué un rôle déterminant. On comprend pourquoi, l’un d’eux a établi la chaine des responsabilités qui va du directeur général de la Camrail au conducteur, en passant par le directeur des transports, le directeur mobirail, le Coodex centre, le permanent d’exploitation. Certaines sources affirmations soutiennent, à tort ou à raison, que certains responsables de Camrail sont interdits de sortie du territoire national.
Bonnemort