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Sortir de l'impasse. Défis et responsabilités de l'opposition patriotique - Guillaume Henri Ngnepi: La victoire de l'opposition est posible aux prochaines élections

Sortir de l'impasse. Défis et responsabilités de l'opposition patriotique - Guillaume Henri Ngnepi: La victoire de l'opposition est posible aux prochaines élections

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Index de l'article
Sortir de l'impasse. Défis et responsabilités de l'opposition patriotique
Les Camerounais n'attendent pas un Messie
Le défi des choix institutionnels
Cohésion et conhérence
Le défi de l'organisation
L'intellectuel comme Vigie
Le défi de l'information et de la formation
Période ou gouvernement de transition?
Guillaume Henri Ngnepi: La victoire de l'opposition est posible aux prochaines élections
Toutes les pages

Guillaume Henri Ngnepi: La victioire de l'opposition aux prochaines élections est possible
On a coutume d’entendre de la bouche des membres et sympathisants de certains partis dits de l’opposition la déclaration suivante : « Nous avons tout essayé, mais rien n’a changé. Biya est très fort. » Ce propos est révélateur du défaitisme et de la résignation que le système en place a toujours voulus et veut imposer à la société camerounaise tout entière. Il invoque implicitement un déterminisme social et attire l’attention sur les difficultés que ceux qui luttent pour l’instauration d’un État de droit, véritablement démocratique doivent surmonter, face à un système politique qui reste sourd à la détresse des Camerounais. Guillaume Henri Ngnepi, dans la contribution ci-dessous pense que la tendance peut être inversée à travers les élections, à condition de savoir concilier les voix adverses, de faire campagne sur le nécessaire passage du droit à privilèges au droit égalitaire pour tous, de changer le personnel politique à défaut de changer la politique. Afin de rendre le texte digeste, Germinal a souhaité que l’auteur utilise, autant que possible, le style télégraphique.

I) Qu’est-ce que battre électoralement un adversaire ?
A- C’est d’abord tâcher de faire le plein des voix de ses propres partisans.
B- Mais comme personne, jamais, ne gagne avec ses seules voix à soi ;
C- C’est donc réussir ensuite à rogner les voix adverses ;
D- Il faut donc former un projet assez ouvert pour contenir ses propres intérêts et aspirations ainsi qu’en partie au moins ceux de l’adversaire.

II- Comment donc se concilier des voix adverses ?
A) Ce ne saurait être une question de dominance et de force, compte tenu de la situation de l’opposition qui se trouve opprimée, réprimée.
B) C’est donc, essentiellement, une question d’hégémonie qui consiste à obtenir de l’Autre une conduite déterminée, sans contrainte, par persuasion, séduction, etc, simplement parce qu’on incarne, à ses yeux, des valeurs qui font autorité :
- Faire basculer l’opinion publique, des conceptions propres au pouvoir d’Etat à d’autres, nouvelles, qui les contestent et surpassent.
- Pour cela, former un projet, un ensemble assez cohérent d’idées susceptibles de devenir l’objet d’une croyance, et d’une croyance commune, propre à remplacer en divers domaines, les croyances rituelles secrétées du haut du pouvoir d’Etat.
- Car il est nécessaire de conquérir l’hégémonie politico-idéologique antérieurement aux élections et à la prise effective du pouvoir d’Etat.
- C’est même une condition essentielle d’une victoire électorale véritable, dans la mesure où le jet du bulletin de vote dans l’urne décide bien moins de l’avenir que du sort à impartir au passé, en indiquant si l’on entend le reconduire, ou bien l’éconduire au contraire ; ce qui suppose la connaissance préalable de ce passé, laquelle s’obtient moyennant des débats d’idées, à tout le moins.  
- Ainsi, l’hégémonie n’est pas une simple affaire de nombre, de quantité de personnes, mais de qualité des volontés, du moins initialement, car dans la suite, c’est bien cette qualité imprimée aux volontés qui en accroît considérablement le nombre, de sorte à déterminer une majorité de voix dans un système démocratique véritable, tel qu’il va ci-dessous, être défini.  

III- Ainsi faut-il faire campagne sur le nécessaire passage du Droit à privilèges au Droit égalitaire pour tous.
A) Eléments distinctifs du Droit à privilèges :
1) Toutes les références à l’ethnicité comme légitimation du Droit à l’instruction, à la formation et à l’emploi, comme à l’occupation du sol.
2) L’ethnicité ainsi manipulée est un hochet qu’agitent des éléments de la petite-bourgeoisie intellectuelle, en mal de représentativité ethnique, préoccupés de se servir de l’ethnie à des fins personnelles (obtention de privilèges de toutes sortes, position de pouvoir, d’enrichissement, de prestige, etc.).
3) Ce faisant cependant, cette petite-bourgeoisie reprend simplement à son compte une vision du monde propagée par l’ethnologie colonialiste, à savoir la saisie de notre-être-dans-le monde en termes d’ethnies/tribus/clans dénombrés par myriades, et condamnés à se faire la guerre, à moins de l’intercession de quelque homme providentiel, hier le colon, et à ce jour son successeur, ‘’l’homme fort’’ adossé à un ‘’pouvoir fort’’. Les avatars de cette vision de nous-mêmes sont ‘’nos’’ diverses doctrines du ‘’partage ethnique’’ du pouvoir, des privilèges, du prestige, etc.  
 
B) Effets pratiques du Droit à privilèges :
1) Extinction de la conscience nationale, reflux de la conscience panafricaine ;
2) Promotion et consolidation tendancielle des identitarismes au référentiel ethnique ;
3) Enfermement, clôture, repli identitaire et affrontements présumés (en fait prétendus) ethniques.

C) Pseudo-Solutions proposées par le Pouvoir et une partie de son opposition : démocratie dite « consociative » ou « de concordance ». Ses expressions :
- rotation ethnique du pouvoir d’Etat ;
- partage ethnique des pouvoirs ;
- représentation ethnique de la société à l’Assemblée ;
- quotas ethniques dans les concours et emplois ;
Equilibre ethnique, régional, etc.
- rejet du principe de la majorité en matière d’élection au profit de celui du gouvernement dit d’« union nationale » qui, invariablement, se ramène à agglutiner autour de ‘’l’homme fort’’ certains de ceux qui l’ont affronté aux élections et qui sont désormais donnés pour perdants aux termes des résultats officiels.
- perpétuation du « pouvoir fort » adossé à un « homme fort » ;
- mépris des « institutions fortes ».

IV) Droit égalitaire pour tous comme nécessité et comme unique voie de la résolution des questions occultées par le droit à privilèges.
A) Les questions occultées car mal posées
1) La démocratie
a) Ni rotation, ni partage ethnique du pouvoir ;
b) Seulement pouvoir fondé, non sur la force, mais sur un droit dégagé à la majorité d’opinion, et non pas de provenance géographique, et faisant place à l’expression d’une minorité d’opinion susceptible de devenir la majorité du lendemain, moyennant l’exercice effectif du droit aux diverses libertés publiques (association, réunion, manifestation, etc.).
c) Si la démocratie repose sur le principe de la majorité d’opinion, qui est-ce qui est habilité à dire cette opinion ?
* Ce n’est pas le grand nombre ethniquement déterminé
* C’est le grand nombre qualitativement acquis à une représentation de son passé, à une appréciation de son présent, à une vision de son avenir, et par suite, converti à une opinion favorable ou défavorable à l’interruption ou à la poursuite de la politique en vigueur, et à celles et ceux qui la mettent en application.
 
2) L’égalité et la justice :
a) De quelle inégalité s’agit-il de se passer ?
* Non pas de celle qui provient de la nature
* Mais de celle qui, fait des hommes, relève de l’institué à travers, entre autres, le Droit à l’éducation, à la formation, à l’emploi, à la santé, etc.
* Cette inégalité de droit est abusivement convertie en une inégalité de nature par les doctrines et pouvoirs racistes, tribalistes, etc.
b) Si le juste n’est pas le simplement égal mais le proportionnellement égal, à quoi mesurer cette proportion ?
- Pas à la naissance, c’est-à-dire à l’extraction familiale et sociale.
- Pas à la fortune non plus ;
- Ni à l’héritage ;
- Ni même au degré d’instruction et aux parchemins consécutifs ;
- Seulement à l’aune du principe de l’utilité publique : ce que l’on fait pour la communauté nationale, la patrie, la totalité sociale, le collectif que sont la nation et le continent, et par suite, l’humanité.
c) Les différences de statut et de privilèges doivent se mesurer à la même aune, celle de l’utilité commune.
d) Ainsi les inégalités, non pas de nature, non pas de fait, mais de droit ne doivent obéir qu’au même principe de l’utilité publique.
e) Et pour être tenues pour justes, elles doivent être ouvertes à tous, selon d’identiques modalités. Ce qui suppose le principe de l’égalité des chances pour toutes et tous.
3) Pouvoir
a) Le fond du problème ne concerne pas tant la modalité de sa dévolution que sa nature, son essence :
- Il ne s’agit pas de savoir qui est habilité à le détenir, individu ou tribu, qu’importe ;
- Mais que faut-il qu’en soient le socle, l’assise sociale, la fonction, l’orientation, et les limites ?
b) Le problème est donc le suivant : quel pouvoir, pour quoi faire, au profit de qui, avec quelles assises sociales et quels contre-pouvoirs ?
c) Il faut promouvoir le Citoyen, en face du pouvoir, comme borne à son expansion, limite à ne pas franchir.
4) Sang, Sol et Argent.
Actuellement coincée entre le Capital et le Droit du sang, la question foncière est à résoudre de la manière suivante :
- Oter à la terre son caractère marchand actuel ;
- En substituant au droit de propriété le droit de jouissance ;
- En faisant valoir le Droit du Sol en lieu et place du droit du sang : afin que chacun se sente et soit effectivement partout chez soi.
- Ce qui suppose que les chefferies dites ‘’traditionnelles’’ deviennent des communes au pouvoir électif, et non plus dynastique.

IV- Conditions de possibilité :
A) Pour rendre tout cela effectif, il faut avoir, pour l’essentiel, changé de personnel politique, à défaut de changer de politique elle-même. Mais pour que soit possible l’un quelconque de ces changements, il est nécessaire de commencer par se doter d’une Commission électorale nationale, indépendante et consensuelle, en lieu et place de l’actuelle Elecam, critiquée, de toutes parts, pour sa partialité et son incapacité de se convertir à l’impartialité.  

B) Phase de transition d’une durée variable en fonction d’éventuels écueils, d’éventuels impondérables à surmonter, plus ou moins vite : deux à trois ans au maximum pour obtenir le consensus national sur les fondements de notre avenir commun, avant de relancer les élections pour nous adjuger un personnel politique pratiquant désormais la politique autrement qu’actuellement.
Eléments saillants à l’actif de cette phase :
- Une constituante consensuelle chargée d’élaborer une Constitution ou Loi fondamentale autre, exempte des vices et défauts des actuelles, dénoncés de toutes parts, y compris parfois dans les rangs du pouvoir, signe de la relative bonne santé mentale de notre pays qui peut ainsi se flatter d’avoir des hommes de bonne volonté et de progrès dans différents camps d’intérêts.
- Une véritable amnistie consécutive à un réel débat franc et fraternel ordonné à la promotion de la ‘’paix des cœurs’’, comme disait Ruben Um Nyobè, soumise à deux conditions fondamentales :
1) La reconnaissance et l’acceptation de l’Autre comme autre ;
2) La justice - distributive, à tout le moins.
- Institutionnalisation de la reconnaissance de la patrie aux morts sans sépulture qui sont les pionniers de la Nation, et dont la reviviscence de la mémoire doit aider à sceller un pacte social nouveau et ouvert.

Précisions importantes
Ces propositions ne sont pas incompatibles avec l’idée souvent et comme rituellement formulée, depuis 1992, à chaque échéance électorale, d’une candidature unique de l’opposition comprise comme une nécessité historique et politique actuelle, dans l’hypothèse du maintien en l’état, des lois non consensuelles et partisanes qui gèrent les élections.
Ces propositions intègrent simplement un paramètre auquel peu de cas semble fait, celui de la réelle mobilisation de l’électorat autour d’un ensemble d’idées et de projets propres à démarquer de la politique effectivement poursuivie par le parti au pouvoir, celle qu’une opposition ambitionnant une politique autre pourrait adopter. L’idée est que si un code électoral nouveau et consensuel est effectivement nécessaire, il ne suffit pas à garantir une victoire de l’opposition, quand, par impossible, la campagne viendrait à se dérouler sur la toile de fond des idées du parti au pouvoir, simplement reprises, de manière implicite par une opposition qui ne manquerait pas alors de donner l’impression de dire au pouvoir en place ‘’Ôte-toi de là que je m’y mette’’, sans le moindre égard au moindre changement de fond.
La candidature unique n’est pas une sorte de sésame là où le code électoral demeure inique, grossièrement partisan et ostensiblement favorable au candidat déjà en poste. Le cas récent du Gabon le montre à suffisance.
Aussi faut-il y adjoindre le consensus même de l’opposition sur un projet suffisamment ouvert pour accueillir au-delà de ses propres rangs, les bonnes volontés avides de faire basculer notre pays, d’un monde rance à un univers autre, où il fasse bon respirer un bol d’air oxygéné, frais.
La candidature unique ne peut, au demeurant, se constituer qu’autour d’un projet commun, assorti d’un programme commun. L’un et l’autre acceptés de toutes et de tous. Défendus par toutes et tous.
Pour que s’opère ce consensus sans accroc dirimant, il faut tenir compte du caractère de l’époque actuelle de notre lutte : nous sommes encore à l’ère des fronts de classes sociales, et le but poursuivi est bien moins le contrôle d’un appareil, quel qu’il soit, que l’atteinte d’objectifs communs. Or ceux-ci ne se fixent pas arbitrairement : seulement en fonction des niveaux de conscience et des possibilités pratiques ouvertes à la lutte.
Et puisque les niveaux de conscience, et par suite, des aspirations à l’avenant sont disparates, diversifiés, de petits pas collectifs, de loin préférables aux grands bonds solitaires, ne se feront qu’au prix de l’adaptation des objectifs au niveau moyen et commun de conscience le plus bas, qui en est, aujourd’hui, à la revendication, au-delà de la simple ‘’démocratisation’’, de la démocratie proprement dite. Mais cette conscience semble bien se satisfaire encore de l’ ‘’alternance’’, qui induit un simple changement d’hommes découplé du changement de la politique poursuivie, au lieu d’exiger des alternatives en divers domaines, c’est-à-dire des changements de politiques.
C’est du reste pourquoi la question du ‘’qui’’ dévaste littéralement nos représentations communes et courantes du champ politique, principalement sous la forme de la question suivante, angoissante pour certains : qui faut-il qui commande, et non qui ? Signe du reflux effarant de notre conscience politique commune, qui en était déjà, il y a soixante-neuf ans, avec Ruben Um Nyobè, à postuler, non pas simplement le pouvoir, mais la qualité du pouvoir, non pas quelque banale valse de personnel politique, mais un changement de politique assorti de sa pratique autre. C’est en fait le niveau de conscience politique que nous devons retrouver collectivement pour pouvoir avancer de même : la hauteur de vue qui permet de poser nos problèmes indépendamment des accommodements frivoles aux circonstances, et de l’ajustement de nos appétits aux commodités du moment.
La difficulté, en-deçà des différends susceptibles de proliférer à partir des différences et oppositions éventuelles dues à la diversité des extractions de classes, est celle de savoir sur quelle base, sur quel critère choisir le candidat, ou la candidate, unique. Le moins contestable, du moins a priori, est le critérium des résultats électoraux antérieurs, si peu fiables soient-ils par ailleurs, en raison des irrégularités qui émaillent invariablement les scrutins. Il est cependant possible de penser la candidature unique comme une construction qu’en tout cas, elle sera de toute nécessité : il faut, en effet, déterminer des tâches à accomplir, avant d’élaborer le profil de la personne pressentie pour y être préposée, pour enfin choisir ladite personne. En tenant certainement compte d’autres facteurs, plus personnels tels que la probité, la fermeté, la résilience, sans compter la reconnaissance et l’acceptation des règles communes énoncées.
Si une candidature unique est finalement trouvée, la vraie difficulté restera celle d’agréger l’électorat à la gestion de l’ensemble du processus électoral, au-delà même de la proclamation officielle des résultats, principalement quand celle-ci, comme au Gabon, viendrait à méconnaître une volonté populaire sortie des urnes, favorable à l’opposition.
Là encore, le processus envisagé ici recèle quelque intérêt, dans la mesure où il requiert et favorise, au-delà de l’entente des états-majors, l’adhésion motivée et raisonnée de l’électorat, laquelle peut, seule, sous-tendre la résilience populaire, en cas de revendication post-électorale éventuelle.

En somme, l’opposition :
1) Peut se construire une candidature unique. Elle se le doit. Et le doit même et surtout à notre Patrie commune. Notamment en raison de ce que le scrutin ne se déroulant pas à deux tours, mais à un seul, toute dispersion des voix serait immédiatement préjudiciable à quiconque entend se porter au-delà du cours actuel de la politique, chez-nous.
2) Cela ne peut s’effectuer que sur la base d’un projet commun, assorti d’un programme commun conçu pour une période de transition allant de deux à trois ans au maximum.
3) Projet et programme communs qui n’ont pas à être la seule affaire des états-majors, mais une croyance commune, préparant à un vécu nouveau et autre de la pratique politique, fait d’exigences incompatibles avec l’ordre des choses en cours.
4) D’où la nécessité d’une vaste campagne de presse visant à informer, au sens de dire ce qui se passe pour proprement donner forme, modeler l’opinion publique, la préparer à l’éventualité d’une lutte longue, ardue, en commençant par la créer en structurant et fortifiant ce qu’elle a d’informe et d’anomique à présent, de sorte à en faire une force politique de poids : s’il faut gérer une éventuelle crise post-électorale comme on dit, cela n’est nullement possible sans une presse d’opinion attentive à la lutte que mène l’opposition, et à son écho auprès de la société civile et des masses populaires, d’ailleurs partie prenante à tous les combats, dans la mesure où la neutralité étant aléatoire, l’engagement n’est pas un devoir auquel on peut, à volonté, se dérober, mais un fait toujours déjà là, et dont on se doit de tirer simplement les conséquences, en toute responsabilité, quand du moins l’on tient à ne pas déchoir à ses propres yeux, au point de perdre l’estime de soi.  
5) L’opposition devrait avoir pu entrer en campagne depuis longtemps, pour battre campagne sur des principes, des idées et projets, plutôt que sur des personnes, de sorte à tracer et faire admettre et partager largement la figure et les contours généraux de l’ordre autre qu’elle appelle de ses vœux, et propose à l’adhésion de l’électorat.
6) Elle peut encore s’y prendre dès à présent : quiconque attend l’ouverture officielle de la période électorale prévue pour durer quelques semaines sans plus, est sans doute un légaliste à tous crins, mais au loyalisme passablement benêt, qui confond temps électoral et façonnement d’un courant d’opinion, faute, pour ne l’avoir pas tant soit peu fréquenté, d’avoir appris de Trotsky que « celui qui s’incline devant les règles établies par l’ennemi ne vaincra jamais. »
Guillaume-Henri Ngnépi
Philosophe