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RDPC: Vers un bain de sang - RDPC: un parti d'état-major

RDPC: Vers un bain de sang - RDPC: un parti d'état-major

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Index de l'article
RDPC: Vers un bain de sang
S'achmine-t-on vers un bain de sang?
Lutte contre la corruption:l'autre point de discorde dans le RDPC
RDPC: un parti d'état-major
Les Progressistes
Les Conservateurs
Les non-alignés
La permanence du conflit de génération
Marasme et paupérisation: sources des conflits
Mathias Eric Owona Nguini: « Le RDPC est à la croisée des chemins parce que les forces sont préoccupées par la succession présidentielle »
Toutes les pages

RDPC: un parti d'état-major

Chassez le naturel, il revient au galop.
On croyait que le RDPC était un parti démocratique au sein duquel les avis pouvaient diverger sur des questions précises sans que cela ne puise porte à conséquence. Erreur, les déboires annoncés de Saint eloi Bidoung, 3e adjoint au maire de Yaoundé VI et les directives du secrétaire général du Comité central, Jean Nkuété, qui visent à encadrer l’expression publique des militants, notamment des élus, en menaçant d’exclusion ou en suspendant une épée de Damoclès sur la tête de tout contrevenant, rappellent que cette formation politique demeure un parti d’état-major. Chassez le naturel, il revient au galop. On croyait pourtant que l’invitation à la redynamisation des structures du RDPC et la mise en garde du président national de ce parti contenue dans son discours de politique générale prononcé le 21 juillet 2006 au Palais des Congrès à l’ouverture du 3e congrès ordinaire n’étaient pas tombées dans les oreilles de sourds. Paul Biya déclarait devant ses camarades : « Cette redynamisation nécessaire devrait s’accompagner de campagnes d’adhésion qui seront d’autant plus prometteuses que le RDPC donnera l’impression d’être un parti où le dialogue et la tolérance l’emportent sur l’arbitraire et les réflexes d’autorité.
Je le dis et je le répète, le RDPC doit être un parti de militants et non un parti d’état-major.
Bien sûr, la libre discussion ne doit pas conduire à l’anarchie ni aux luttes de factions. Une fois les décisions prises, démocratiquement et selon les statuts, elles doivent être appliquées avec discipline et intelligence.
Pour être en mesure de jouer pleinement son rôle, notre parti devra s’appliquer à régler le problème de ses finances qui reposent seulement pour le moment sur les contributions des députés retenues à la source. Il devra être rappelé aux élites quels sont leurs devoirs en la matière. Le reversement des cotisations aux organes de base devra aussi être mieux assuré. »

À la lecture de cet extrait, il devient évident que le président national du RDPC est mieux placé pour décrire l’état et les problèmes qui minent le RDPC aux destinées duquel il préside depuis sa mue en 1985.
Dans ce discours, il attirait déjà l’attention sur les conflits pouvant surgir entre les responsables nommés et les élus en ces termes : « Au niveau des sections, il peut arriver que les ‘’personnes dites ressources’’, soit en raison de leur situation matérielle, éclipsent les présidents de section issus des rangs des militants. Cela n’est pas normal. S’il est souhaitable que les élites viennent appuyer la base de leurs conseils ou de leurs contributions, cela ne doit pas les conduire à se substituer aux responsables de section. […] La rigueur et la moralisation demeurent les mots d’ordre du renouveau. Le RDPC doit en donner l’exemple. C’est le mérite et le militantisme vrai qui doivent présider au choix des responsables et des investitures. Ce n’est ni l’argent ni la capacité d’organiser des fêtes où l’on danse plus qu’on ne pense. En effet, le folklore n’a pas grand-chose à voir avec l’engagement politique. »
Une situation que décrie aujourd’hui Saint Eloi Bidoung dans sa tribune libre qui a fait les choux gras des médias nationaux et des réseaux sociaux et qui est révélatrice de l’atmosphère délétère qui règne au sein du RDPC. Le lecteur savoure avec délice cette charge au Le BGM-109 Tomahawk lâchée par le 3e adjoint au maire de Yaoundé VI. Saint Eloi Bidoung raconte :  « C’est une séance de vaudou dirigée par le grand prêtre Jean Nkuete, grand initié dans le mystique et le paranormal démocratique. Il est assisté du grand mystique René Emmanuel Sadi, un autre prêtre vaudou dans le « parti des flammes » en présence du curé de campagne du Rdpc, Gilbert Tsimi Evouna. Le feu fut effectivement allumé sur l’esplanade de l’Hôtel de Ville. De mémoire de métaphysicien présent sur les lieux, jamais dans le vaudou on n’aura vu une cérémonie d’exorcisme et une séance d’envoûtement se dérouler en même temps, dirigées par le même gourou. Flagrant délit de violation des textes de base du parti, intronisation de douteux « militants » dont l’insolvabilité politique constitue un véritable danger, autant pour la démocratie que la sécurité des biens, des personnes et de la fortune publique au Cameroun. Pauvre Paul Biya, qui clamait haut et fort il y a quelques mois, du haut de la tribune du Palais des congrès que le Rdpc ne saurait devenir « un parti d’état-major ». Il parlait de ces « délégués permanents » de Jean Nkuete qui, selon lui, « dansent plus qu’ils ne pensent ».
Au cours de cette séance de sorcellerie, tout ce qui est diabolique était de sortie. Comme cette décision du secrétaire général du parti : les « délégués permanents » du comité central du Rdpc, récemment nommés et bien installés sur toute l’étendue de la République, sont… au-dessus des sections. Ces sections que vient d’élire la base militante au prix de tant de plaies et de bosses. Pire encore : les « délégués permanents » contrôleront leur action et veilleront à leur bon fonctionnement. Les mots honte, forfaiture, sabotage et dictature sont définitivement entrés dans les textes du parti proche du pouvoir – proche du mouroir. Le déni de démocratie est consommé, avec pour complément l’imposture et de la forfaiture au dessert. Une mixture peu digeste, telle qu’on en consomme dans les cabanes sombres des marabouts. »
Maheu