• Full Screen
  • Wide Screen
  • Narrow Screen
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size
Affaire Marafa Hamidou Yaya: Issa Tchiroma ment et offre le Cameroun en spectacle - De l'intérêt général et l'intérêt particulier

Affaire Marafa Hamidou Yaya: Issa Tchiroma ment et offre le Cameroun en spectacle - De l'intérêt général et l'intérêt particulier

Envoyer Imprimer PDF
Note des utilisateurs: / 0
MauvaisTrès bien 
Index de l'article
Affaire Marafa Hamidou Yaya: Issa Tchiroma ment et offre le Cameroun en spectacle
Le gouvernement répond au groupe de Travail de l'Onu
Réaction de l'Avocat de Marafa Hamidou Yaya
Issa Tchiroma, le parangon le plus achevé de l'hypocrisie
Une bouffonnerie communicationnelle dans un État dit de droit
De l'intérêt général et l'intérêt particulier
Toutes les pages
De l'intérêt général et l'intérêt particulier

Le nouveau code pénal est venu raviver le débat. Surtout en ce qui concerne ses dispositions relatives à « la filouterie des loyers » et à « l’enrichissement illicite ». Il laisse apparaître de nouvelles fractures sociales qu’il nous incombe de gérer désormais avec sagesse. Car, la survie de notre démocratie en dépend. Pendant que le Cameroun à l’instar d’autres pays Africains se bat pour mettre fin au tribalisme, d’autres brèches apparaissent sur le front de la cohésion sociale. En fait, il s’agit tout simplement de la manifestation d’intérêts particuliers qui semblent vouloir prendre le dessus sur l’intérêt général. En menant une réflexion sur cette situation j’ai dû rentrer dans les archives de l’histoire de notre pays et j’ai pu retrouver un discours extraordinaire prononcé par le Sultan El Hadj Seidou Njimoluh, alors membre de la toute première Assemblée nationale fédérale du Cameroun. Il prenait la parole lors de la session inaugurale du 25 avril 1962 qu’il présidait es qualité de doyen d’âge. Je crois fermement que l’histoire de notre pays reste un trésor qui regorge des enseignements dont on devrait faire usage aujourd’hui pour s’assurer des lendemains meilleurs. C’est donc dans cet esprit que je me propose de partager un extrait ce discours avec vous.
Du haut du perchoir de l’Assemblée Fédérale le 25 avril 1962, Sa Majesté le Sultan Seidou Njimoluh déclarait :
« Si l’on essaie en effet d’analyser la notion de démocratie, l’on est amené à considérer qu’il s’agit d’une sorte d’association politique dont l’intérêt général est le but et même la fin essentielle. Cette promotion de l’intérêt général qui caractérise, justifie et anime la démocratie, implique évidemment que lui soient absolument subordonnés tous les intérêts particuliers ou collectifs.
La prédominance, ou la volonté de prééminence de certaines classes sociales ou encore de certains groupements professionnels ou économiques, peut aller à l’encontre de l’intérêt général.
Mais en outre, à la recherche des intérêts personnels des individus en dehors de toute considération de classe et de groupe, à la volonté de suprématie de groupes économiques ou de classes sociales sur d’autres, peuvent s’ajouter des rivalités de génération.
C’est ainsi qu’une génération que je qualifierai de possédante ou de nantie peut fort bien essayer de tenter de fermer tout horizon politique, économique ou social à la génération suivante ; de la même manière, la prise en considération d’intérêt trop exclusivement régionaux peut très bien être nuisible à l’intérêt général.
La véritable démocratie implique que tous les membres de la société doivent être également comptés pour quelque chose et que, si possible tous soient comptés pour autant dans la recherche de l’intérêt général.
Entre les membres de la société, on ne doit donc concevoir aucun privilège ; ne peuvent être tolérées que les prérogatives qui peuvent être inattendues à première vue, mais en l’hypothèse nécessaires qui seraient exigées par l’intérêt commun.
Un régime juste, fondé sur une saine notion de démocratie, ne doit admettre entre les hommes d’autres différences que celles du mérite ou de la vertu ou encore celles afférentes au rôle que ses citoyens auraient à jouer dans la sauvegarde et la mise en œuvre de l’intérêt général.
Ayant ainsi le bien commun pour objet, l’organisation démocratique de la Nation aura naturellement pour fondement la volonté générale. De ce fait, tous les citoyens accepteront cette organisation sociale, et même la voudront ; elle portera en elle-même sa raison d’être. »

A bon entendeur salut !
Maitre Akere T. Muna