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Succession présidentielle: La guerre totale - Les conditions d'une succession ou d'une transition politique pacifique au Cameroun

Succession présidentielle: La guerre totale - Les conditions d'une succession ou d'une transition politique pacifique au Cameroun

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Index de l'article
Succession présidentielle: La guerre totale
Vers Etoudi en marchant sur des cadavres
Succession présidentielle: passé, présent et avenir
Louis Paul Motaze: L'Ambitieux silencieux
Rémy Ze Meka: Mourir d'espoir
Edgar Alain Mebe Ngo'o: Le pouvoiriste bling bling
Laurent Esso: Le Magistrat-chirurgien de l'Opération épervier
Franck Biya sur le starting bloc
René Sadi: Le parangon de l'inertie
Broyé par le rouleau compresseur
Mathias Eric Owona Nguini:
Les conditions d'une succession ou d'une transition politique pacifique au Cameroun
Toutes les pages
Les conditions d'une succession ou d'une transition politique pacifique au Cameroun

Mathias Eric Owona Nguini: Pour que la transition politique soit durablement et substantiellement pacifique au Cameroun, il est nécessaire qu’elle se déroule sur une base politique et institutionnelle démocratico-représentative de facture républicaine, libérale et sociale. Cela signifie que cette transition s’appuie sur :
1- Un processus électoral démocratique véritablement transparent et intègre de concurrence politique ;
2- Une Constitution républicaine débarrassée de l’absolutisme pernicieux du présidentialisme étatique personnel et providentiel et de l’Etat-Présidence personnalisé et providentialiste ;
3- L’aménagement d’une séparation libérale et républicaine sérieuse des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ;
4- L’interdiction constitutionnelle de la présidence perpétuelle par des mécanismes de limitation stricte des mandats présidentiels ;
5- Une destruction préalable de la structure autoritaire militariste et para-militariste de l’État de puissance perpétuelle jouant sur la manipulation électorale plébiscitaire ou censitaire des votes à des fins de captation licencieuse et frauduleuse des majorités institutionnelles exécutives ou législatives ;
6- Un consensus politique de transition démocratique pactée avec une formule « Vérité et réconciliation « et une logique d’amnistie politique et économique ;
7- L’érection d’un gardien non présidentiel exigeant de la Constitution (un Conseil constitutionnel indépendant) et d’une justice complètement indépendante du pouvoir exécutif ;
8- L’aménagement légal et constitutionnel d’une République sociale et autonomique de facture semi-fédérale ou quasi-fédérale basée sur des régions constitutionnellement déterminées intégrant les multinations ethno-régionales et régio-confessionnelles à une Grande Nation étatique territoriale ;
9- L’institution d’une République impersonnelle détruisant le monarchisme et l’anarchisme tyranniques et ultrapatrimoniaux de l’Etat césarien de gouvernement perpétuel pour prévenir toute politique corruptrice de dynastisation de l’Etat et de satrapisation de sa direction présidentielle ;
10- La mise en place d’un gouvernement politique et économique fondé sur la démocratie synarchique et polyarchique(jeu consociatif et corporatif pluriel des groupes d’intérêts et d’identités légitimés par le parlementarisme ou le paritarisme comme piliers de l’espace public et du dialogue social) et un cadre institutionnel prévisible évitant le dualisme constitutionnel ou l’opportunisme et le cynisme paraconstitutionnels ou extraconstitutionnels des présidences éternelles, des transitions constitutionnelles sans délais, des révisions constitutionnelles taillées à la mesure des inamovibles présidentiels ou du dévoiement monarchique des Républiques pluralistes-constitutionnelles ainsi que les cadres brouillés de succession présidentielle ;
11-L’organisation consistante d’un constitutionnalisme économique et social De telles conditions demeurent encore utopiques dans un Cameroun encore livré à l’arbitraire du présidentialisme étatique et de l’État-Présidence, mécanismes associées aux moteurs de pouvoir qui tournent au carburant du gouvernement perpétuel. Cette résistance du gouvernement perpétuel sera particulièrement farouche au plan militaro-policier et politico-militaire. II y a alors de fortes chances qu’une solution pacifiquement durable ou durablement pacifique ne soit qu’une vue de l’esprit, compte tenu de la robustesse conservatrice et ou de l’opiniâtreté réactionnaire d’une machinerie étatique toujours réglée par le gouvernement perpétuel et prompte à faire dérailler ou tomber en panne tout processus sérieux de transition politique fondé sur l’alternance simultanément régalienne, républicaine et démocratique.
Propos recueillis par
Jean-Bosco Talla
Source : Les dossiers et documents de Germinal, n°004.