• Full Screen
  • Wide Screen
  • Narrow Screen
  • Increase font size
  • Default font size
  • Decrease font size
Dégage! - Page 7

Dégage! - Page 7

Envoyer Imprimer PDF
Note des utilisateurs: / 0
MauvaisTrès bien 
Index de l'article
Dégage!
Le Renouveau atteint de cécité stratégique
Mensonges explosifs
Paul Biya : l’immobile à grand pas vers l’émergence
Hôpitaux : des mouroirs du Renouveau
Paul Biya, le président du verbe
Paul Biya ou le degré zéro de la communication
Paul Biya, un jouisseur impénitent
Insécurité : le lourd passif du Renouveau
Un destin si funeste
Toutes les pages
Paul Biya ou le degré zéro de la communication

Les experts en communication reconnaissent que les « silences présidentiels » sont la preuve de son incapacité à dialoguer avec les médias et à tenir des propos cohérents sans “bordereau” ou aide-mémoire.
Il est facile d’établir que depuis son accession aux hautes fonctions de l’Etat, Paul Biya, le président de la République parle peu. Jamais il n’a accordé une interview aux médias privés. En dehors de quelques interviews arrangées à l’avance avec Charles Ndongo, le chef de l’Etat s’est toujours payé une “ expertise “ étrangère pour polir son image. Il en est de même du rafraîchissement du site Internet de la Présidence. Le 12 janvier 2008, Paul Biya reçoit Patricia Balme, présidente de P.B.Com international, une agence française privée de communication, et Fernand De Labrosse, présenté comme l’un des conseillers en communication du chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy. Dans les colonnes du quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune, et la Crtv, l’office public de radio et télévision, les deux Français confient aux journalistes que leurs discussions avec le chef de l’Etat camerounais avaient porté sur les technologies de l’information et de la Communication (tic). En réalité, l’enjeu était de convaincre Paul Biya de la possibilité d’assurer la promotion internationale de son image et celle du pays par l’entremise des autoroutes de la Communication. Bénéficier par conséquent  d’un contrat de stratégie avec Paul Biya. Après avoir réussi le “ coup “ de l’interview du président camerounais sur France 24 en octobre 2008, Mme Balme voulait livrer un site Internet à Paul Biya comme le relevait notre confrère Christophe Bobiokono à l’époque. Jusqu’à présent, rien n’a filtré sur le coût des transactions qu’on n’imagine bien élevé.
Paul Biya préfère communiquer dans médias occidentaux. À coup de milliards de francs Toujours. Même les coups de gueule contre Jeune Afrique, qui sait si bien se prendre avec les autorités camerounaises qui n’hésitent pas à faire publier dans les colonnes de cet hebdomadaire panafricain des publi-reportages, ne trompent personnes.
Une évidence s’impose à tout observateur : Paul Biya fuit et a toujours fuit les médias locaux qui font face à une sorte d’omerta communicationnelle avec le fameux “New deal communicationnel”. Les affirmations de certains communicateurs qui soutiennent le contraire et tentent de démontrer que Paul Biya communique, même en gardant le silence, ne changent pas grand-chose. Le 22 mai 2015, François Marc Modzom s’est totalement fourvoyé lors de la soutenance de sa thèse de Doctorat Phd sur « les silences présidentiels et l’analyse des dispositifs et du traitement médiatique de la communication politique de Paul Biya ». Il avait éhontément soutenu avec détermination que le chef de l’Etat communique. L’examinateur Daniel Anicet Noah n’avait pas hésité à critiquer le parti-pris manifeste du candidat quand il écrit à la page 24 qu’ « il intervient régulièrement dans la communication présidentielle ». Il lui avait fait savoir qu’il n’avait pas pris de la distance.  D’après cet expert en communication, François Marc Modzom a choisi des informateurs spéciaux tels que Alim Ayatou, Charles Ndongo, Michel Njock Abanda, etc. « Il veut sacraliser le chef de l’Etat ! Au début, je me suis demandé si ce n’était pas un discours de positionnement ». Le professeur Zambo Belinga, un autre membre du jury était également resté sur sa soif : « Le candidat n’a pas compris que Paul Biya est surtout intervenu en période de crise. En 1984, 1986, 1991,1992 touts comme en 2008, il a parlé. Mais comme d’habitude, il n’a accordé aucune interview ». N’en déplaise à Jacques Fame Ndongo, président dudit jury pour qui a estimé que «les silences supposés de Paul Biya peuvent être considérés comme une pure construction médiatique ». Les faits sont têtus et prouvent le contraire. La véritable séduction politique est charmeuse et pro-active voire utilitaire
Yvan Eyango