À M. Paul Biya,
Chef de l’État du Cameroun,
Aux bons soins des services de l’Hôtel Intercontinental
7-9 Chemin du Petit Saconnex,
1209 - Genève – Suisse
Fax :
Email :
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Sujet : Rentrez au Cameroun vous occuper des populations et de la guerre !
Cher M. Paul Biya,
Alors que les combats entre les criminels sanguinaires de Boko Haram et les armées de la sous-région, dont l’armée camerounaise, font rage dans la partie septentrionale de notre pays, voilà que vous venez encore de vous accorder, aux frais du contribuable camerounais, un « bref séjour privé en Europe ».
Nous membres du Front Uni de la Diaspora pour une Alternative au Cameroun, nous profitons toujours de votre présence en Europe pour vous rendre une petite visite et vous exprimer de vive voix et en face, le désir du peuple camerounais de vous voir dégager du pouvoir.
Mais cette fois-ci, par solidarité avec les victimes de Boko Haram dont nous portons le deuil, nous avons décidé de nous abstenir, pour le moment, de vous rendre cette traditionnelle visite. Cependant, nous ne pouvons pas vous voir abandonner le peuple camerounais dans la souffrance sans vous interpeller.
Comprenez-vous seulement que les soldats de notre armée qui résistent tant bien que mal face à ces terroristes ont besoin du soutien du « Chef des Armées » que vous êtes supposé être ?
Comment comprendre que vous ayez la force de voyager jusqu’en Europe et que vous n’en ayez pas pour faire une visite dans l’extrême nord pour rencontrer les populations éprouvées et les soldats engagés sur le front ? Ne fût-ce une visite éclair, même à l’improviste ?
Comment expliquer que vous n’ayez pas organisé pour les soldats tombés sur le champ de bataille des cérémonies d’hommage digne de leur sacrifice, pour une fois qu’ils protègent les populations et ne les répriment pas comme vous aimez tant leur ordonner de le faire ?
Votre absence sur le terrain des opérations jette la honte sur notre pays !
Et notre indignation n’a d’égale que les moqueries dont le Cameroun et son armée sont affublés, à tort, par les sites d’informations des pays frères de la sous-région, surtout du Tchad.
Vous avez déclaré la guerre à Boko Haram en réponse à une convocation du président français et non par une décision proactive pour protéger les populations camerounaises. Quelle victoire avez-vous donc engrangée pour que vous preniez du repos et des vacances, alors que les combats au front font toujours rage ?
Vos attitudes antirépublicaines en ces temps difficiles pour le peuple et son armée, illustrent le mépris d’un président insensible aux souffrances du peuple dont il a pourtant confisqué le destin. En effet, après avoir tripatouillé la constitution en 2008, vous vous êtes autoproclamé président de la république par un processus électoral frauduleux mis en place depuis 1992.
Pourquoi vous accrochez vous donc au pouvoir si vous ne pouvez pas vous plier aux tâches élémentaires qu’impose la fonction de chef de l’État ?
Le pays et les populations sont en danger !
Allez donc présider la république là où elle se trouve, et quittez les lits onéreux et douillets de vos suites luxueuses, pour partager, ne serait-ce qu’une fois dans votre carrière, les souffrances des populations !
Rentrez donc au Cameroun superviser la guerre contre Boko Haram, vous occuper du sort des populations agressées et massacrées par ces barbares sanguinaires, vous assurer personnellement que notre armée possède tous les moyens humains et matériels nécessaires pour mener à bien la défense de notre territoire et des populations, et ne plus agir par procuration, en laissant le soin aux dirigeants des pays voisins de faire le travail à votre place.
C’est, M. Biya, le minimum que notre amour pour le peuple camerounais en souffrance nous oblige à exiger de vous aujourd’hui.
Et nous souhaiterions ne pas devoir vous le dire en face, à l’hôtel Intercontinental de Genève ou ailleurs où vous vous prélasseriez, sauf si vous insistez à faire la sourde oreille à notre appel. Auquel cas, nous vous donnons rendez-vous dans les prochains jours.
Patriotiquement,
Pour le Front Uni de la Diaspora pour une Alternative au Cameroun
Europe, le 09 mars 2015
Le Directoire
Dr. Moïse Essoh
Général Robert Waffo Wanto
Dr Jean-Bosco Tagne
Brice Nitcheu
Jean Robert Wanko