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Propositions pour un vrai redressement de l’UPC

Propositions pour un vrai redressement de l’UPC

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(1).- La reconquête par l’UPC de plusieurs mairies dans le Département du Nyong-et-Kellé, et son retour à l’Assemblée nationale avec trois Députés, apparaissent comme une des données marquantes du double scrutin du 30 septembre 2013 au Cameroun.

(2).- face à ce résultat positif, nous saluons et remercions les populations du Nyong-et-Kellé qui ont émis un vote sanction exemplaire contre le parti néocolonial, et réhabilité le grand parti nationaliste de Ruben Um Nyobe , Félix Roland Moumie ,Ernest Ouandie , Kingue Abel et de tous les héros et martyrs de la libération nationale : l’Union des Populations du Cameroun (UPC), Âme immortelle du Peuple Kamerunais.

(3).- nul doute que dans le climat actuel de ras-le-bol de notre peuple martyr et affamé contre le parti au pouvoir englué dans la super- corruption, l’impéritie , les sectes maléfiques et leurs crimes rituels, et dans sa grande politique des grands slogans creux, l’UPC aurait pu enregistrer un plus large succès, bien au-delà du Nyong-et-Kellé et du pays bassa’a, si elle avait pu maîtriser ses désordres internes et ses divisions. (4).- c’est dire que le mérite de ce succès limité revient aussi en partie au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, M. René Emmanuel Sadi, qui a rendu possible une entente minimale quasiment forcée, entre des groupes upécistes bornés, pour la validation des listes de l’UPC par l’organe gouvernemental de gestion des élections (Elecam). Le communiqué du Minat/d du 3 juillet 2013 qui rendait publique cette entente annonçait aussi un Congrès unitaire de l’UPC après les élections du 30 septembre 2013.

(5).- Un tel Congrès unitaire de l’UPC peut-il être convoqué et préparé unilatéralement, en catimini, par d’obscurs comparses ? Que faudrait-il entendre aujourd’hui par « Congrès unitaire de l’UPC » ? Ces questions appellent d’indispensables clarifications…

a) La logique malsaine de ceux qui pensent qu’ils sont l’UPC, en ne comptant en réalité que sur le seul tribalisme, et qui invitent les autres militants à se joindre à eux pour faire « l’unité » a toujours mené à l’échec et à la relance des divisions. Les services du Minat/d sont bien placés pour le savoir. La convocation d’un Congrès unitaire, c’est-à-dire d’un Congrès d’unification, et la fixation de la date de celui-ci ne devraient donc pas se faire de manière irresponsable, sans concertations préalables et sans consensus.
b) Le groupe UPC du soi-disant « Congrès de Douala » du 17 mars 2012 avait proclamé haut et fort qu’il se donnait un mandat de deux ans, courant donc jusqu’au 17 mars 2014. Qui ne s’en souvient ? Dès lors, seules une incurable fourberie, et l’habitude bien ancrée du mépris des textes des engagements publics peuvent amener les porte-paroles et mentors de ce groupe à décider unilatéralement de pseudo-réunions du « Comité directeur unitaire » pour convoquer un « congrès unitaire de l’UPC » avant le 17 janvier 2014 alors même, chers Camarades et chers compatriotes, qu’aucune échéance électorale nationale ne justifie la précipitation .

(6).- Enfin, entendons-nous bien : quand on parle de « Congrès unitaire de l’UPC » aujourd’hui, il faudrait convenir de sa signification , en partant de la définition claire, de la mise en exergue, des principaux défis auxquels le parti fait face, et des objectifs stratégiques qu’il peut raisonnablement se fixer à terme. De quoi s’agit-il ?
a) L’UPC doit relever à terme trois défis majeurs :
Primo : L’unification du parti, incluant nécessairement et logiquement son aile radicale ou prétendue telle, née autant des dérives opportunistes que des ambitions malsaines « pour diriger nous aussi », aile du discours « révolutionnaire » sans autre stratégie de lutte depuis un quart de siècle, que de « donner le temps au temps. »
Secundo : l’autonomisation de l’UPC par rapport au parti gouvernemental, condition indispensable de son unification. C’est par arrivisme cynique que certains font semblant d’ignorer que l’aliénation de l’UPC au parti gouvernemental ne peut qu’entraîner la division de l’UPC parce qu’elle ne saurait faire l’unanimité dans ses rangs ni être approuvée par une majorité de ses militants. En fait, la pseudo-alliance est fortement impopulaire à la base du parti, toutes tendances confondues, et lui a toujours été imposée. Précisons que ceci n’a rien à voir avec la participation ou non au gouvernement , qu’une UPC forte unie et indépendante peut envisager positivement ou négativement, dans une stratégie de lutte expliquée au peuple sans que cela se confonde avec les tractations secrètes des upécistes crypto-rdpcistes, membres des sectes occultes qui se servent en réalité de l’UPC et sont prêts à tout pour être nommés « à titre individuel » au gouvernement ou pour décrocher quelque poste… Cette pseudo- politique d’alliance pratiquée jusqu’à présent par les groupes de feu Kodock et Hogbe, relève encore de la tromperie, son bilan réel reste à établir pour être constaté comme nul ou même négatif pour le Parti.
Tertio : Enfin, il faut sortir le parti de sa tribalisation manifeste fortement accentuée par ses multiples Secrétaires généraux Bassa’a successifs, et relancer son implantation réelle dans tout le territoire national. De nombreux camarades Bassa’a dénoncent les luttes des cadres Bassa’a aux compétences douteuses, pour le Secrétariat général et entre les « Secrétaires généraux Bassa’a» aux bilans nuls, luttent qui menacent l’efficacité de notre part et le condamnent au rôle de satellite du parti au pouvoir.
b) Des objectifs stratégiques à terme de l’UPC :  
Tous les upécistes peuvent s’entendre aujourd’hui pour se fixer l’objectif à l’horizon 2018 ( dans cinq ans) que notre Parti entre en force à l’Assemblée nationale, dans les Mairies et au Sénat : la grande leçon du double scrutin du 30 septembre 2013 étant en effet qu’il est possible de mettre à profit le ras-le-bol grandissant de notre peuple et de notre jeunesse abandonnée pour faire reculer ou battre sévèrement le parti gouvernemental, malgré la fraude systémique et le refus obstiné par le régime d’une Commission électorale nationale indépendante., ( la revendication d’une CENI étant par ailleurs l‘acceptation implicite de la voie électorale).
Il va sans dire que cela ne signifie pas que nous excluons toute autre forme de lutte que nous imposeraient les circonstances : le parti au pouvoir qui n’a plus qu’une unité de façade après l’emprisonnement de dizaines de ses barons milliardaires est déjà lui-même une poudrière.

(7) Un congrès unitaire de l’UPC ne saurait donc se réduire à « rassembler toutes les parties au consensus du Minat/d » (comme l’affirment le Pr Hogbe Nlend et ses amis dans « Cameroon Tribune », du 4 novembre 2013) :
D’abord parce qu’il s’agit là d’une conception pour le moins lamentable et anti-statutaire de l’UPC, ce qui ne saurait certes surprendre chez certains;
Ensuite parce que, loin de sortir l’UPC des divisions, cette démarche les consacrerait et les stimulerait ; cela s’est déjà vu à maintes reprises.
Enfin parce que même le regroupement des seuls courtisans du parti au pouvoir ne serait pas réalisable par cette opération parce que tous leurs chefs de file sont d’ores et déjà engagés dans une compétition farouche pour se positionner et essayer chacun de se faire reconnaître et adouber comme « successeur de Kodock ».. La nouvelle opération du Pr Hogbe Nlend ne vise d’ailleurs pas autre chose que ce positionnement. Il estimerait, de source fiable, que les autres Bassa’a ayant eu les postes de Députes, il doit « naturellement prendre celui de Secrétaire Général de l’UPC », ceci en réaction à une prétention explicite des députés élus prenant argument de leur élection pour revendiquer auprès du Minat/d le contrôle du Parti. En somme dans, ces milieux l’UPC est devenue une propriété tribale. On n’en parle qu’en termes de postes et non de lutte et de bilan . Par ce qu’il serait embarrassant de se demander ce qu’en dehors de leurs intérêts personnels et de ceux de leurs plus étroites coteries les ministres et Secrétaires généraux ont rapporté à l’UPC, leur vrai bilan pour le Parti, etc.
Si donc le Minat/d veut réellement avoir une seule UPC au lendemain des élections du 30 septembre, nous l’avertissons que le meilleur moyen de se retrouver rapidement avec plusieurs UPC serait qu’il apporte sa haute caution aux manœuvres malsaines de ceux qui se sont notoirement illustrés depuis des décennies comme d’infatigables stratèges du désordre dans l’UPC et des artisans forcenés de sa tribalisation. L’UPC est l’affaire de la Nation, elle n’est pas et ne sera jamais l’affaire des seuls Bassa’a dont nous n’avons jamais minimisé les sacrifices et les mérites, ou d’aucune ethnie. La caution du Minat/d à la tribalisation de l’UPC serait inacceptable par les upécistes véritables Bassa’a compris, qui en tireraient les conséquences.
Alors, que faire pour aller vers un vrai Congrès unitaire de l’UPC et amorcer un vrai redressement du grand parti nationaliste historique?

(8).- Il faut d’abord sortir d’un malentendu politique et idéologique sérieux : l’Unité de l’UPC est tout à fait possible et doit se faire en incluant  son aile radicale. C’est une question de dialogue, de débat politico-idéologique que nous pouvons et devons maîtriser. Pour réussir le grand Congrès unitaire de septembre 1996 avec ses plus de dix mille participants au Palais des Congrès de Yaoundé, nous avions, tapis au quartier, trois relais de dialogue et de persuasion :
- Le Camarade Pem Michel, pour le ministre Toko Mangan, et les Députés de l’UPC à l’Assemblée nationale, dont onze sur dix-sept, rallièrent le Congrès unitaire. (C’est le soutien de son ami de Président qui sauva Kodock de la faillite politique immédiate : Le congrès de Makak du groupe Kodock laminé ne fut comme chacun sait qu’une insignifiante réunion de famille par rapport à ce qui se passa au Palais des Congrès de Yaoundé les 13, 14, 15 septembre 1996 ) ;
- Le camarade Fotchou André, pour convaincre Ndeh Ntumazah et ses proches collaborateurs ;
- et le Camarade Mouind Jacques ( Tcham Makalak) pour sensibiliser les « Manidémistes » de l’UPC/MANIDEM, devenus « les fidèles » qui finirent par venir au congrès au tout dernier moment .    Nous rendons hommage à ces camarades aujourd’hui disparus.
C’est donc à tort que l’on prend souvent prétexte du « radicalisme » du groupe des « fidèles » pour prétendre justifier leur exclusion des congrès « Unitaires ». Certains avouent parfois craindre leur activisme, leur meilleure formation politique et leurs compétences militantes et n’hésitent pas à les stigmatiser comme les hommes de Kissamba. Les « fidèles » quant à eux assument souvent cette exclusion, en affichant la prétention absurde de ramener la « vraie UPC » à leur seul groupe, évitant ainsi le combat politique et apportant hélas! de l’eau au moulin de ceux qui les accusent de ne pas vouloir l’unité du parti .
L’UPC authentique n’est ni radicale et radicalement opposée au régime (mais sans véritable stratégie pour le combattre), ni platement opportuniste et consacrée à la seule quête des postes et des prébendes auprès du parti au pouvoir.

Il faut donc, à notre humble avis pour clarifier la situation actuelle de l’UPC:
Primo : que le Minat/d fasse interrompre les poursuites judiciaires contre le groupe upéciste des « fidèles » et ses responsables, comme nous n’avons cessé de le demander ;
Secundo : que ce groupe, comme tous les autres groupes upécistes « parties ou non-parties du consensus du Minat/d, soit convié à prendre pleinement part au processus d’unification de l’UPC et au Congrès unitaire « inclusif ».
Tertio : que si ce groupe refuse toute participation au processus d’unification de l’UPC, il soit libre de créer son propre parti politique, et interdit d’afficher de manière fallacieuse et fourbe le sigle de l’UPC pour semer la confusion et pêcher en eau trouble. Tout dépendrait alors du laxisme improbable de M .Sadi qui nous a clairement affirmé qu’il n’accepterait plus désormais le ridicule de plusieurs UPC au Cameroun, officielles ou officieuses ,avec des références alphabétiques UPC (x) , UPC(y) ou UPC(Z) . Position que nous avons chaleureusement approuvée.

(9).- Le congrès unitaire de l’UPC doit donc être convoque et doit se préparer dans la transparence et l’honnêteté :
1/ Une Conférence des Cadres représentative de toutes les tendances sans exclusive, à laquelle le groupe dit des « fidèles » serait invité à prendre part, devrait se réunir dans les meilleurs délais dans la capitale, à Yaoundé ;
2/ Cette Conférence des cadres désignerait une Commission préparatoire du Congrès unitaire après avoir fixé la date de ce dernier par consensus.
3/ Il appartiendrait à ladite Conférence de choisir entre l’option de la convocation du Congrès unitaire dans le délai rapproché de six mois, et celle  de la convocation du Congrès unitaire dans les dix ou onze mois.
-La première option permettrait le déblocage plus rapide du compte bancaire de l’UPC ( que convoite sans doute les pressés) donc un redéploiement plus rapide des activités du parti si celui-ci se dote d’une Direction dynamique et percutante. Mais elle présenterait aussi de plus forts risques de rechute de l’UPC dans la réduction tribale, les divisions et les petites guerres de secrétaires généraux Bassa’a ; sauf s’il y a véritable sursaut patriotique et nationaliste des militants upécistes, à commencer par les militants bassa ‘a qui en sont parfaitement capables.
-La deuxième option pourrait permettre de mieux préparer les bases de l’unification, de sensibiliser correctement les militants sur la détribalisation de l’UPC, de mieux conduire et approfondir le dialogue avec les upécistes radicaux sur les stratégies révolutionnaires et les problématiques du changement en situation de dictatures néocoloniales en Afrique, d’ouvrir un débat sérieux et serein sur la politique « d’alliance » avec le RDPC et le bilan de celle-ci, débat souvent évité ou torpillé par des opportunistes professionnels spécialisés dans la rédaction de motions d’allégeance au parti au pouvoir.

(10).- La Conférence des Cadres en vue du Congrès unitaire pourrait être convoquée par l’auteur des présentes propositions, connu de tous les groupes upécistes, et ayant travaillé avec tous, en défendant inlassablement et sans transiger le double message de l’impérieuse nécessité de l’unification de l’UPC et de l’urgence de la formation intensive de ses cadres que j’ambitionnais légitimement d’assurer. K n’est pas un Doyen au bilan inconnu et ne gargarise pas d’un titre d’ancien ministre du régime : il est modestement un serviteur de l’UPC éprouvé aux avant-postes dans tous les domaines de la lutte depuis sa jeunesse et sans discontinuer et en maitrisant les multiples problématiques. Ancien et dernier secrétaire général de l’UPC unie, benjamin et tout dernier survivant des leaders nationaux de la lutte pour la réunification et l’indépendance du pays , Il convoquerait cette conférence des cadres, s’ils le veulent bien, conjointement avec les trois nouveaux Députés de l’UPC agissant non pas en représentants de fractions, mais en élus de l’ensemble du Parti et de la Nation., sinon, il prendrait ses responsabilités.
Vive l’UPC ! Vive le Kamerun !
Fait à Yaoundé le 5 novembre 2013
Ngouo Woungly-Massaga alias Commandant Kissamba,
Ancien Membre du Comité révolutionnaire de l’UPC présidé par Ernest Ouandié,
Ancien Commandant en Chef Opérationnel du IIe Front de l’Armée de Libération nationale du Kamerun (ALNK), Ancien et dernier Secrétaire général de l’UPC unie