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Renonciation de Monseigneur Victor Tonyé Bakot: Les chrétiens engagés accusent le Nonce apostolique

Renonciation de Monseigneur Victor Tonyé Bakot: Les chrétiens engagés accusent le Nonce apostolique

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Le 29 juillet 2013 dernier, Mgr Victor Tonye Bakot, jusqu’à cette date Archevêque de Yaoundé (depuis 2003), renonçait au gouvernement pastoral de cet important territoire de l’Église de Dieu qui est au Cameroun, sous la pression du Nonce apostolique, Mgr Piero Pioppo. Mgr Bakot avait sollicité deux semaines de réflexion, qui lui furent refusées net et sans explications. Il avait alors été sommé de signer sa renonciation quam primum. Le même 29 juillet 2013, le Pape François acceptait les démissions des Archevêques de Lubjana et de Maribor, de l’Église de la Slovénie, pour une scabreuse histoire de mauvais investissements qui a coûté une faramineuse somme de 800 millions d’euros, soit environ 500 milliards de FCfa à titre de pertes à l’Église de ce petit pays qui ne totalise en tout et pour tout que deux archidiocèses. Le site web Vatican Insider, qui faisait écho de la décision du Saint Père, parlait plutôt de « questions domaniales » en ce qui concernait Mgr Tonye Bakot, et non de détournements de fonds, comme semblait véhiculer la propagande d’une certaine presse locale.

Au moment où les esprits se sont calmés et dépassionnés, il convient de relire avec objectivité et lucidité cet événement qui est tombé sur tous les fidèles et les hommes de bonne volonté comme un coup de massue ; un coup de tonnerre dans un ciel serein de ce 29 juillet 2013. L’on a compris depuis ce jour que l’histoire vivante de l’Église du Cameroun ne sera plus jamais paisible : elle inspire désormais de fortes inquiétudes tant au sein du peuple de Dieu qu’au sein même de la Hiérarchie locale, au point que les évêques se demandent avec légitimité : « À qui le tour ? ». La relecture de la renonciation de Mgr Tonye Bakot autorise une double mise au point, au-delà de ce qu’un groupe de Laïcs Engagés de l’Archidiocèse de Yaoundé a déjà exprimé à travers un Mémorandum adressé aux Autorités de Rome, le 26 août 2013 dernier, et publié récemment dans la presse locale.

Le mensonge des médias
La première mise au point concerne l’ignorance coupable (?) de la part des medias nationaux instrumentalisés, qui se sont fait des choux gras, sautant allègrement sur un événement aussi délicat qu’il l’était, pour lyncher, bafouer et fouler aux pieds la dignité d’un évêque de l’Église catholique. L’on ne saurait se soustraire à l’idée que la violente campagne médiatique dont Mgr Tonye Bakota été victime, avant, pendant et après sa renonciation, ne pouvait être que l’œuvre d’un complot ourdi et sordide, articulé autour des méthodes mafieuses et ndranghetistes (en référence à la mafia calabraise italienne dont la méthode consiste à éliminer tout potentiel adversaire par tous les moyens, y compris la mort violente), qui a fini par emporter l’ancien Archevêque de Yaoundé. « Les medias tendancieux qui se font d’énormes sommes d’argent à partir des titres sur l’Archevêque de Yaoundé ne traduisent nullement le point de vue du Cameroun profond par rapport à ce qui s’est raconté ou écrit sur Mgr Bakot », soulignent les Laïcs de l’Archidiocèse de Yaoundé. L’hypothèse d’une main assassine, qui alimentait la presse en ragots et en délations, a beaucoup œuvré pour que l’opinion publique perçoive Mgr Bakot comme un vulgaire délinquant. Sinon, comment comprendre que l’ancien Archevêque de Yaoundé subisse un procès, non selon les règles de la législation de l’Église catholique, mais plutôt un procès médiatique très proche des intentions de ceux qui voulaient absolument le faire tomber en disgrâce. Nos médias ont manqué de professionnalisme à ce sujet, et il ne faudrait s’en prendre qu’à ceux qui, pour le cas de l’ancien Archevêque de Yaoundé, ont financé ladite campagne. Cette première mise au point est une exigence de vérité que les médias ne possèdent pas et dont l’agitation ne contribue qu’à diviser le peuple de Dieu. Les Laïcs de Yaoundé expriment d’ailleurs ce sentiment : « nous saisissons cette occasion pour faire observer que depuis lors, des divisions sont nées parmi les fidèles laïcs, les associations, les mouvements et au sein du clergé. Et cela n’est pas prêt de s’arrêter.

Une étonnante procédure
La deuxième mise au point est relative à l’étonnante procédure de la renonciation de l’ancien Archevêque de Yaoundé, par rapport à ce que les médias ont véhiculé au sein de l’opinion publique. Faut-il s’indigner, une fois de plus, avec les Laïcs de Yaoundé en soulignant que : « en droit positif, tout mis en cause est présumé innocent et bénéficie de ce fait d’un droit à la défense en vertu du principe sacrosaint dit du contradictoire. Quant à notre Archevêque, il n’a pas eu le temps de dire un seul mot. » La victime n’a même pas eu le temps d’informer la communauté chrétienne de l’événement ; il a été obligé de partir sans rien dire, jusqu’à ce jour, avec une interdiction formelle de séjourner dans l’Archidiocèse de Yaoundé, décrétée par la hiérarchie.
Le cas de Mgr Bakot suscite bien de légitimes interrogations : pourquoi une violente précampagne médiatique a-t-elle confirmé sa démission ? Le rôle flou et peu orthodoxe du Nonce apostolique, Mgr Piero Pioppo, ordonné évêque il y a trois ans seulement (18 mars 2010), envoyé à Yaoundé comme premier poste de sa fonction diplomatique, après avoir été Prélat à la Banque du Vatican, l’IOR (Institut pour les Œuvres Religieuses), laisse tout le monde perplexe. Ce représentant diplomatique du Vatican a démontré aux yeux de tous, inexpérience, incompétence et manque de maturité face à un dossier aussi délicat, comme le ministère pastoral de Mgr Bakot en 10 ans de présence active à Yaoundé. Dans le même sens, le Cardinal Tumi ne manqua pas de lui adresser sept (7) pages de remontrances, pour contester sa manière de faire, notamment lors de la nomination de Mgr Dieudonné Watio à Elecam, nomination faite par le Nonce en lieu et place des Archevêques et Évêques du Cameroun qu’il méprise souverainement.

Figurez-vous que ce Nonce apostolique aurait eu le toupet de vouloir déposer, le même jour et avec les mêmes méthodes machiavéliques, l’Archevêque de Yaoundé (Mgr Victor Tonye Bakot) et l’Archevêque de Bertoua (Mgr Joseph Atanga, jésuite) ; heureusement pour ce dernier que, ayant eu vent de cette information, les Jésuites se sont opposés farouchement à ce projet diabolique du Nonce à l’égard de leur confrère ; ce qui justifiait la présence de Mgr Atanga à Rome quelques temps avant la démission de Mgr Bakot, l’orphelin.
L’on pourrait aller encore plus loin en se demandant s’il ne s’agissait pas d’une question personnelle ou d’un règlement de compte avec Mgr Bakot, une fois enrôlé dans des réseaux mafieux des milieux ecclésiastiques et païens de notre pays. On peut même aller jusqu’à s’interroger si le Saint Père était au courant de cette funeste manipulation de Mr Pioppo, les Églises pauvres du Sud étant habituées à la délinquance de certains représentants du Vatican en Afrique avec la complicité de fidèles amis, tapis dans l’ombre, au Cameroun et au Siège de Pierre à Rome. Le Nonce apostolique a agi pour soi et non pour la gloire de Dieu. Son complot ne sert pas l’Église du Cameroun, mais la détruit plutôt. Les réseaux du Nonce au Cameroun sont bien connus de l’opinion publique. L’on pourrait citer, parmi tant d’autres, le cas du recteur du Grand Séminaire d’Otélé, l’Abbé Tsala Tsala, dont la relation avec Pioppo est très ambiguë. Comment expliquer que ce prêtre, sans aucun rapport de travail immédiat avec la nonciature, ait pu voyager et séjourner à Rome aux frais du Nonce apostolique, si ce n’était pour exécuter des missions secrètes et dangereuses que l’on peut imaginer ! Et le nouveau successeur de Mgr Bakot alors ?

Les premiers actes du successeur de Mgr Bakot, un personnage peu élogieux, que feu Mgr André Wouking n’hésita pas à radier de son poste de recteur du Grand Séminaire de Nkolbisson, pour des raisons que lui-même connaît, et que la presse a déjà présenté comme un véreux homme d’affaires, confirment tous les soupçons d’une mascarade de mauvais goût servie au peuple de Dieu. Du coup, aussitôt arrivé, il n’a pas fait mieux que d’autoriser l’homosexualité que Mgr Bakot pourfendait vigoureusement. De tels actes ne peuvent qu’exprimer des intérêts suspects, ainsi qu’une ambition qui n’est pas née le 29 juillet 2013, mais qui se couve depuis la nuit des temps, Yaoundé étant un poste prestigieux que n’importe quel évêque carriériste ambitionnerait de gouverner.
Le coup du Nonce apostolique et de Mgr Mbarga a été savamment préparé. Sinon, comment comprendre qu’une heure après son départ, le successeur de Mgr Bakot, distribue les affectations, déjà saisies, déboulonnant certains prêtres, au premier rang desquels le Recteur de la Cathédrale (considéré comme la fine fleur des fidèles), le Secrétaire à l’éducation, le chargé du denier de culte (qui faisait rentrer annuellement plus de 220 millions de francs dans les caisses du diocèse), le curé de Nsam, etc. ? Ceux à qui il a immédiatement promis des bourses d’études à l’étranger, sont contraints aujourd’hui à rester sur place. Ces prêtres sont désemparés et ne comprennent pas ce qui se passe. Au regard de ces agitations et précipitations, il résulte clairement qu’il y avait une conspiration qui s’est confirmée le 29 juillet 2013. L’ancien Archevêque de Yaoundé méritait-il un tel complot qui s’est traduit par un traitement humiliant et sans charité, après 26 ans d’épiscopat et 10 années de pastorale active à Yaoundé ?

Quand on sait comment Monseigneur Gaillot (France) a été accompagné et ménagé pendant des années pour des questions d’éthique et de morale en flagrante contradiction avec l’orthodoxie doctrinale de l’Église catholique, l’on est en droit de se demander pourquoi deux poids, deux mesures, surtout entre un Africain et un Européen, et pourquoi ? Ici, nous sommes en face ni d’un schismatique ni d’un blasphémateur ; il s’agit simplement d’un pasteur dévoué qui, depuis 10 ans de présence à Yaoundé, a eu le courage de dénoncer les maux qui minent le vivre-ensemble de notre pays, et surtout, un pasteur qui a gouverné avec abnégation et sacrifice le troupeau du Christ à Yaoundé, affrontant avec un courage charismatique une situation économique engluée dans des dettes colossales reçues en héritage de ses prédécesseurs. La pastorale de Mgr Bakot épousait sans entraves le nouvel esprit et surtout l’identikik du pasteur moderne en droite ligne avec la pensée du Pape François. Ce dernier s’adressait aux représentants diplomatiques le 21 juin 2013 en ces termes : « les pasteurs doivent être proches des gens : c’est le premier critère. Des pasteurs proches des gens […] qui soient à la fois père et frère, doux, patients et miséricordieux […] qu’ils soient capables de garder le troupeau qui leur est confié, de veiller sur lui et de le protéger. L’évêque est celui qui veille, qui est capable de veiller […] les pasteurs doivent être devant le troupeau pour indiquer la route, au milieu du troupeau pour le garder uni, derrière le troupeau pour éviter que ne reste en arrière et pour laisser, en quelque sorte, le troupeau flairer lui-même la route. » Alors, de quoi accuse-t-on Mgr Tonye Bakot? Jusqu’à ce jour, personne ne sait et ne peut répondre à cette question embarrassante. D’où l’indignation de tout le peuple de Dieu, scandalisé, désorienté et découragé. D’aucuns évoquent le laxisme du prélat Bakot par rapport à la porosité Venus du clergé de Yaoundé, qui n’est qu’un secret de Polichinelle. Peut-on lui reprocher d’avoir usé de la pédagogie de Dieu vis-à-vis du pécheur dont il ne veut pas la mort mais la conversion ? Ce qui étonne plutôt, c’est le cas, entre autres, de l’abbé Kisito Etoundi, ancien curé de la paroisse de Nnom Nnam, au sujet duquel certains païens ne ménagent pas le mensonge pour nier son comportement homosexuel et couvrir ses scandales. Lui-même y collabore, et donc il n’est pas prêt à la conversion, puisqu’il ne reconnaît même pas son mal et ses accointances avec des groupes peu recommandables. Nous rappelons au passage que sa propre maman lui a posé la question de savoir pourquoi il était homosexuel ; il la gifla et celle-ci préféra se taire jusqu’à ce jour.

L’Indignation du peuple de Dieu
Quelques points expriment l’indignation du peuple de Dieu par rapport à la renonciation au gouvernement pastoral de Yaoundé

Le silence embarrassant de la Hiérarchie locale.
Le silence embarrassant des Évêques de notre pays continue de nourrir l’amertume des fidèles. S’agit-il d’un silence complice ou d’un silence coupable ? Depuis le 29 juillet 2013, personne n’a dit un moindre mot ou à la limite, fait une déclaration officielle : ni la Conférence épiscopale nationale, ni le Secrétariat permanent des évêques, dont il est membre (qui a tenu sa réunion le 06 août 2013, et aucun des Évêques n’a eu la charité ou le courage d’aller saluer ce confrère), aucune voix ne s’est levée pour donner un éclairage au peuple de Dieu afin de l’orienter et de légitimer ses craintes au point que, se lamentent les Laïcs de Yaoundé : « ni le Nonce, ni personne d’autre ne nous disent rien jusqu’à ce jour. Nous sommes perplexes, interloqués, choqués et même scandalisés. » Même le Cardinal Tumi, qu’on connaît bavard, est resté aphone jusqu’à ce jour, sinon pour reconnaître tout bonnement que « l’Archidiocèse de Yaoundé n’est pas facile ». Évidemment, ce silence des uns et des autres se comprend tout seul. L’on sait depuis des lustres qu’il n’y a jamais eu ni l’amitié ni la solidarité entre les évêques de nos diocèses. Nul n’ignore leurs divisions. Leur chacun pour soi saute aussi aux yeux. Sous d’autres cieux, il y aurait eu une réaction distinguée pour éclairer l’opinion publique depuis que Mgr Bakot – ou un autre évêque, comme cela aurait pu être le cas – était victime d’un tel hold-up ostentatoire. Cela est indigne de notre Église, car il est impensable de laisser l’espace de la communication à des gens, sans foi ni loi, qui savent à peine ce qu’est un sacramental, gérer sans scrupule les événements de notre Église, lyncher et condamner un Évêque, sans que la voix officielle de la Hiérarchie interpelle à la vérité des faits. Un Évêque ne doit-il pas être, avant tout, jugé sur sa manière de rendre témoignage à la vérité de l’Évangile ?

Les fausses vérités sur l’argent du Diocèse
Les allégations sur l’affairisme de Mgr Bakot révèlent un autre pan du complot ourdi contre l’homme de Dieu. Quand Mgr Bakot prend possession du siège archiépiscopal de Yaoundé, il trouve une colossale dette qui s’élève à 4 milliards 800 millions de FCfa, à laquelle s’ajoutent les 500 millions de FCfa prêtés par la SNH à feu Mgr André Wouking en 2002 : soit un total de 5 milliards 300 millions de FCfa de dettes que Mgr Bakot a trouvé à Yaoundé.
Le volume de cette dette ne découragera pourtant pas l’Archevêque, qui en amorcera le remboursement graduel. Entre 2010 et 2012, il réussira à rembourser la somme d’environ 2 milliards de FCfa aux créanciers du Diocèse, dont l’Afriland First Bank ; sans oublier qu’en 2006, l’Archidiocèse avait payé la somme de 1 milliard 50 millions de FCfa à la CBC, à la grande satisfaction de la Hiérarchie (Propaganda Fide et la Nonciature de Yaoundé), qui adressera par la suite à Mgr Bakot des lettres de félicitations et d’encouragements en janvier 2010 et novembre 2012. Les Laïcs de Yaoundé, dans leur Mémorandum, soulignent à juste titre que : « la dette énorme trouvée au début de son ministère l’a poussé à déployer des efforts multiformes pour venir à bout de cette dette et assurer le fonctionnement du diocèse.» Il n’a pas connu totalement du succès dans ses recherches de solution à cette dette énorme, la conjoncture ne s’y prêtant pas. Son accident du 28 mars 2008 ne lui aura pas facilité la tâche : l’Archidiocèse de Yaoundé ayant été géré, en son absence, comme une république bananière, durant cinq mois, par Mgr Christophe Zoa et Mgr Befe Ateba (alors, respectivement, Évêque auxiliaire et Vicaire général de Yaoundé). À son retour, Mgr Bakot n’a reçu aucun rapport sur cette gestion calamiteuse, jusqu’à ce jour.

La nature des dettes de l’Archidiocèse de Yaoundé est principalement bancaire, et l’on sait que les créances, ou mieux les emprunts obtenus auprès des banques sont soumis à la règle des intérêts. La dette de l’Archidiocèse de Yaoundé près la CBC, par exemple, est un serpent de mer que le nouvel homme fort, le prétendu Deus ex macchina de Yaoundé ne pourra pas liquider avec des intentions populistes et calomniatrices. Le principe d’une dette liée au cumul des intérêts est que, plus l’échéance d’insolvabilité se prolonge, plus les intérêts augmentent. Le volume de la dette de Yaoundé fait générer d’énormes intérêts aux créanciers du Diocèse au point que, de 5 milliards 300 millions en 2003, l’on devrait se retrouver à payer en ce jour, n’eussent été les efforts de Mgr Bakot, plus de 10 milliards, calculés sur la base des intérêts composés à 12% l’an, soit une somme d’environ 636 millions d’intérêts par an. C’est un véritable fardeau, qui a pesé sur les épaules de l’Archevêque Bakot pendant ses dix années de ministère épiscopal à Yaoundé, et qui n’accorderait un sommeil facile à n’importe quel pasteur en poste à Yaoundé. Puisse cet éclairage conscientiser le très zélé Administrateur de Yaoundé et préparer l’opinion publique à toute autre éventuelle mascarade à ce sujet.

Notons en outre, en ce qui concerne la CBC, qu’une analyse contradictoire révélerait que la banque a fait un recours au centre d’arbitrage du Gicam pour condamner l’Archidiocèse de Yaoundé à lui payer la somme de 4 milliards 500 millions de FCfa. Et curieusement, la même banque a revu ses prétentions à 2 milliards 600 millions de FCfa. Alors que ses agios étaient estimés à près de 2 milliards 200 millions de FCfa, cette même banque a réduit elle-même ses agios à 413 millions 627 mille 211 FCfa. L’on doit reconnaître que de 2 milliards de FCfa à 400 millions de FCfa, il ne peut y avoir eu qu’un tripatouillage, qui s’apparente à des pratiques de faux en écriture de banque et usage de faux. Et que dire des prétendues commissions de 205 millions de FCfa dont la base des calculs reste pour le moins nébuleuse ? À vrai dire, après un nettoyage des comptes querellés par les experts, la dette de l’Archidiocèse près la CBC devrait se situer à 1 milliard 600 millions de FCfa, au lieu de 2 milliards 730 millions. Eu égard à ce qui précède, les prétentions de la CBC vis-à-vis de l’Archidiocèse ne peuvent être qu’une revendication indue.

Selon certaines sources, un audit serait en cours dans l’Archidiocèse de Yaoundé, en relation à la gestion globale des biens. Il se fait malheureusement sur des bases très peu objectives, compte tenu du fait qu’il n’y a eu aucune passation de service entre le prélat sortant et celui entrant. Dans ces conditions, il va de soi que les principes d’impartialité et d’objectivité ne peuvent pas être garantis. Est-ce normal ? Et pourquoi une telle mascarade et un tel manque de charité à l’endroit d’un confrère Évêque à qui l’Administrateur doit pourtant tout ou presque, aujourd’hui ?

La vérité sur les questions domaniales
Une autre paire de manche de la campagne médiatique contre l’Archevêque Bakot aura porté sur les questions domaniales. Selon certains détracteurs, Mgr aurait aliéné le patrimoine foncier de l’Archidiocèse de Yaoundé, au point de vendre même une chapelle (celle d’Elig-Essono) à un pasteur de l’Église Baptiste du Cameroun. Ce dossier avait été confié par Mgr Bakot à son Vicaire général, Mgr Jean Claude Ekobena, un Mvog-Ada d’Elig-Essono, pour que, s’appuyant sur son autorité de Vicaire général et de fils du terroir, il puisse ramener cette chapelle dans le giron de l’Église catholique. L’on découvrira plus tard que Mgr Ekobena n’était qu’un sous-marin qui jouait un double jeu.

Mgr Bakot, à la prise de possession du siège archiépiscopal de Yaoundé, hérite d’un riche patrimoine foncier estimé à 1560 hectares ; il en a aliéné seulement 1 hectare et demi, pour amortir les dettes. En revanche, il a acquis 38 hectares qui ont nouvellement enrichi ledit patrimoine. Ce qui n’est pas du tout insignifiant ! Comment expliquer l’acharnement farouche des détracteurs de l’Archevêque sur un sujet dont la vérité n’est pas difficile à prouver ?
On accuse aussi Mgr Bakot d’avoir vendu la basilique de Yaoundé, d’avoir hypothéqué la cathédrale et d’avoir voulu transformer cette dernière en mosquée. Tout cela est du bluff ! Pour ce qui est de la station Tradex qu’on prétend à tort qu’il a construite à son profit, elle fait l’objet d’un bail signé entre l’Archidiocèse de Yaoundé et Tradex, pour un loyer triennal d’un montant de 24 millions de FCfa.

Le ministère de Mgr Bakot
Comment ne pas considérer les vertus évangéliques qui ont toujours gouverné l’œuvre pastorale de Mgr Bakot, pendant 26 années d’épiscopat, pour qu’on le contraigne à quitter la scène comme un renégat ! Les Laïcs de Yaoundé font l’écho de l’engagement pastoral de Mgr Bakot : « il s’est illustré dans l’organisation de la réception des Papes au Cameroun : le Pape Jean Paul II en 1985 à Douala comme Vicaire Général, en 1995 alors qu’il était évêque d’Edéa, et le Pape Benoit XVI en mars 2009 comme Archevêque de Yaoundé […] Sur le plan doctrinal, Monseigneur Victor Tonye Bakot est un maître sûr […] En chrétiens majeurs, responsables et consciencieux, nous connaissons bien la doctrine chrétienne. Nous connaissons bien l’Évangile (…) nous attestons que c’est la bonne nouvelle de Jésus-Christ que Monseigneur Victor Tonye Bakot annonce, sans s’en écarter ni à droite ni à gauche ».

En 10 ans à Yaoundé, porté par le souci de l’annonce de la Bonne Nouvelle, Mgr Bakot a créé 20 paroisses, 10 centres eucharistiques, six sanctuaires mariaux et un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus. Et pour garantir la bonne évangélisation dans son diocèse, il laisse Yaoundé riche de 40 prêtres docteurs et plus de 60 prêtres titulaires d’un Master II (toutes disciplines confondues, ecclésiastiques et profanes). Il a ordonné environ 200 prêtres (religieux et diocésains).
Nous répercutons, à la suite du « Mémorandum des Laïcs Engagés de l’Archidiocèse de Yaoundé », les sentiments de frustration et d’indignation qui ont envahi le peuple de Dieu depuis les événements du 29 juillet 2013, pour qu’il soit honnêtement informé sur certaines pratiques, méthodes et procédures fascistes qui ont fortement motivé, poussé et contraint Mgr Bakot à la renonciation au gouvernement pastoral de l’Archidiocèse de Yaoundé. Nous prenons à témoin le peuple de Dieu pour qu’il se réveille et contribue, par sa foi, ses prières, son courage et sa détermination à dénoncer toute sorte de machination, interne ou externe, visant à déstabiliser le travail de nos évêques. Nous demandons à toutes les âmes de bonne volonté de condamner, avec la dernière énergie, la vergogneuse injustice dont Mgr Victor Tonye Bakota été victime, en envoyant un message de soutien par SMS au numéro : 8006

Du jamais vu dans notre sainte Église : un Archevêque dans la rue, après 40 ans de sacerdoce et 26 ans d’épiscopat ; un Archevêque chassé avec violence et haine gratuite, sans couvert ni gîte. Le peuple chrétien est choqué ! Les Camerounais sont scandalisés et indignés ! Que devient alors l’Église catholique ? Avec un tel traitement satanique réservé à un Archevêque qui annonce fidèlement l’Évangile de Jésus Christ, devons-nous désormais retourner à nos religions traditionnelles ou nous tourner vers l’Islam? Pourquoi avoir évité une politique charitable de dialogue, d’échange et de compréhension mutuelle ? Où va l’Église ?
Fait à Yaoundé, le 24 septembre 2013.
Des chrétiens Engagés
Ampliations :
-Sa Sainteté le Pape François
S.E.Pietro Parolin
-S.Em. Fernando Cardinal Filoni
S.E. Mgr Samuel Kleda, Président de la CENC
S.E. Mgr Piero Pioppo, Nonce Apostolique