Les sept départs de feu d'une fin de règne
Questionné dernièrement en France par un journaliste sur la problématique de l’alternance au Cameroun, Paul Biya, Président camerounais depuis 1982, a répondu par une question : « Ai-je l’air si fatigué ? ». A cette question en guise de réponse à une autre question a succédé : « Alors évidemment, personne n’est éternel». Ces deux bouts de phrases que la propagande a utilisés pour narguer l’opposition en disent long sur la conception de l’alternance par le Renouveau national : c’est la mort du Prince qui passera le relai à quelqu’un d’autre. En outre, autant le Biyaïsme est irrationnel parce que non préalablement pensé mais rendu possible par une contingence historique, autant « ai-je l’ai si fatigué ? » est une preuve que le pouvoir de l’homme du 6 novembre 1982 est lié au regard des autres sur lui et non à son propre regard sur lui-même. La logique de départ, c’est-à-dire avoir été désigné Président du Cameroun par quelqu’un d’autre, est la même que celle de la fin : attendre que d’autres et les facteurs externes à lui-même confirment sa fatigue. C’est tout le contraire du Pape Benoit XVI qui, en déclarant, « je n’ai plus la force », n’a pas attendu l’avis des autres pour laisser son pouvoir politique et religieux. Il s’est appliqué à lui-même un principe de réalité temporelle en montrant ainsi que l’alternance au pouvoir ne dépend pas seulement des institutions démocratiques en place, mais aussi et surtout de l’existence ou non de l’excellence politique chez le leader. Lire la suite
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