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Médias Zapping: Maurice Kamto pénalise Germinal

Zapping: Maurice Kamto pénalise Germinal

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Il est exactement 11h 19 mn, ce 06 février 2013. À 06h34mn du bouclage, mon téléphone professionnel vivre et me signale l’arrivée d’un Sms. Sans me douter de quoi que ce soit, je consulte ma messagerie. Ma surprise est grande quand je prends connaissance du contenu du message que je viens de recevoir. Il est le suivant : « Jean-Bosco le Président National est empêché. Il ne sera pas possible qu’il accorde l’interview. Partie remise. Respectueusement ! »
Je tombe des nues. Ma surprise est d’autant plus grande que c’est depuis environ trois semaines que nous avons fait parvenir, pour la première fois, au président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), M. Maurice Kamto, un protocole d’interview. Dans notre courriel, nous écrivions le 17 janvier 2013 : « Avec la reprise des activités de Germinal, nous avons pensé que vous pouviez être notre invité du mois dans le cadre du dossier que nous préparons et qui paraîtra dans notre édition du 23 janvier 2013.  Dans le cadre de ce dossier, nous vous soumettons le protocole d’interview ci-dessous auquel nous réservons deux pages du journal. Nous irons sous presse mardi [22 janvier 2013] à 21 heures. Ci-attaché le protocole d’interview et Germinal n°080 ».
Réagissant à ce courriel ce même jour, M. Maurice Kamto  nous écrit : « Je suis présentement hors du Cameroun et suis beaucoup trop pris maintenant. Bien à vous. M. Kamto »
Le 23 janvier 2013, au moment de la confection du menu de l’édition du 06 février 2013, nous apprenons que M. Maurice Kamto est dans la ville. Compte tenu de la nouvelle orientation de notre dossier, nous décidons de mettre à jour ce protocole d’interview. Après quoi nous le faisons parvenir à nouveau au président du Mrc, accompagné des indications suivantes : « Je vous contacte à nouveau pour savoir si vous pouvez être notre invité du mois de février. Nous paraissons le 06 février prochain. Ci-attaché le même protocole d’interview (mis à jour) auquel nous réserverons deux pages de Germinal. Nous irons sous presse mardi 05 février à 21 heures. Cordialement! » Nous prenons soin de mettre en copie certains proches collaborateurs du président du Mrc. L’un d’entre eux tente de nous faire croire qu’il n’était pas encore revenu de son voyage, oubliant que non seulement nous l’avons aperçu en ville, mais que contacté, un autre proche collaborateur de Maurice Kamto, qui n’était au courant de notre démarche auprès de son président, nous avait rassuré qu’il était bel bien dans la ville. Commence alors une attente de 14 jours, pendant laquelle nous relançons les proches collaborateurs du président du Mrc afin de nous assurer que nous aurons les réponses aux questions que nous avons posées. Le 04 février au soir, nous adoptons la même démarche auprès d’un de ses collaborateurs qui avait lui aussi reçu copie du protocole d’interview. Ni M. Maurice Kamto, ni ces collaborateurs contactés ne nous signalent durant ces deux semaines d’attente et de relance que le président du Mrc n’aura pas le temps pour donner une réponse à nos questions. Et c’est naturellement que nous avons réservé deux pages de notre journal au président du Mrc, pour nous entendre dire à 6h34mn du bouclage qu’il ne peut pas répondre à nos questions, nous obligeant ainsi à différer la date de parution de l’édition de Germinal n°082 que le lecteur tient en main.
Faut-il le souligner, notre démarche participait de notre souci de donner la parole au président du Mrc afin qu’il réponde aux critiques qui ont été formulées après ces différentes sorties médiatiques, surtout afin qu’il éclaire la lanterne de certains de nos lecteurs qui sont restés dubitatifs et sceptiques quant à sa capacité à incarner le changement tant souhaités par la majorité des Camerounais et la renaissance du Cameroun. Il faut craindre que par son silence et le mépris affiché à notre égard, il ne nous conforte dans l’idée selon laquelle entre le savant et le politique il y a un véritable fossé à combler.
Agissant ainsi, M. Maurice Kamto n’adopte-t-il pas la même posture que celle adoptée par M. Pau Biya, ses amis Fru Ndi et consorts ?
En tous cas, nous continuerons à assurer notre veille démocratique et républicaine.
Jean-Bosco Talla
Paru dans Germinal °082 du 07 février 2013

Protocole d'interview envoyé à M. Maurice Kamto

1- Qu'est ce qui fait courir Maurice Kamto? Avez-vous le sentiment que les partisans de Paul Biya vous redoutent depuis votre départ du gouvernement?
2- Malgré les clarifications que vous avez déjà faites dans les médias, des Camerounais ne cessent de se poser des questions sur votre entrée au gouvernement comme ministre délégué auprès du ministre de la Justice. Une fois de plus et pour nos lecteurs, qu’est-ce qui justifie qu’une personnalité d’abord proche de l’opposition ait accepté de devenir un ministre du président Biya que vous avez au préalable longtemps critiqué ?
3- Et si on vous rétorquer que c’est  l’opportunisme politique et le carriérisme qui a motivé votre acceptation du poste de ministre délégué auprès du ministre de la Justice ?
4- Pensez-vous avoir pu agir efficacement sur le cours de la gouvernance au Cameroun dans le cadre de vos fonctions gouvernementales ?
5- Peut-on vous dissocier du bilan gouvernemental du septennat des Grandes ambitions de Paul Biya du mandat présidentiel de 2004 à 2011 ?
6- Votre démission quelques jours avant le remaniement ministériel peut laisser supposer, au-delà de la critique dont vous avez été l’objet, que vous avez perçu comme une sorte de médiocrité de la gouvernance. Pourquoi, si vous avez rapidement perçu la médiocrité de la gouvernance du renouveau, n’avez-vous pas aussitôt démissionné ?
7- Pensez-vous véritablement pouvoir apporter quelque chose de nouveau et d’important dans le débat politique au Cameroun ? Laquelle ?
8- Le positionnement programmatique et idéologique du parti dont vous avez pris la tête, le MRC, paraît flou. Qu’en pensez-vous ?
9- Pourquoi l’organigramme du MRC semble-t-il essentiellement construit autour de la position du président ? Est-ce une structuration efficace ?
10- Que comptez-vous faire pour sortir le Cameroun de la dérive monarchique, du népotisme, de l’autoritarisme, de la ploutocratie…bref de ces maux qui ont fait de cette Afrique en miniature une République bananière ?
11- Avec vous à la tête du MRC, votre parti obtiendra-t-il l’alternance démocratique ? Si oui comment ? et avec qui ?
12- Votre sortie lors du colloque que nous avons organisé les 7, 8 et 9 novembre 2012 à Yaoundé sur le thème Repenser et reconstruire l’opposition camerounaise avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Des compatriotes avaient estimé que vous étiez, distant, condescendant et qu’en vous attaquant à l’opposition vous aviez raté votre cible. Que répondez-vous à ceux-là ? Votre propos visait-il à méconnaître le travail jusqu’ici abattu par les partis politique de l’opposition et les forces du changement ?
13- Pensez-vous, comme les membres et sympathisants de l’opposition camerounaise, que les partis politiques et les forces du changement doivent œuvrer pour une dynamique de rassemblement au sein des coalitions ou des alliances, se mettre d’accord sur un programme minimum commun sur la base duquel ils pourraient aller aux élections, et concentrer leurs tirs sur Paul Biya et son système s’ils veulent une alternance politique au Cameroun ?
14- Dans le contexte camerounais ce rassemblement de forces politiques et sociale, la formation des coalitions et des alliances sont-ils faisables ? Comment ?
15- Avez-vous déjà entrepris des actions allant dans ce sens ?
16- Que pensez-vous de l'Opération dite "Épervier"?
17- Peut-on du revers de la main, comme certains tentent de le faire, évacuer la dimension politique de cette opération?
18- Dans quelle mesure peut-on l'appréhender comme stratégie de position d'un dauphin, donc d'élimination d'éventuels prétendants au trône présidentiel?