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Cet homme est dangereux : lui ou le Chaos, l’Apocalypse

Cet homme est dangereux : lui ou le Chaos, l’Apocalypse

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Index de l'article
Cet homme est dangereux : lui ou le Chaos, l’Apocalypse
Paul Biya et la stratégie du bord du gouffre
Paul Biya,l'incarnation de Machiavel
Et si en 2013 on assistait à un remake de février 20008 !
Comment Paul Biya attise la sécession du Cameroun
Stéphane Akoa « La méthode Biya a voulu une République de coquilles vide »
L’affaire Franck Biya plombe Épervier
Forces de défense et de sécurité: Une poudrière
Joshua Osih: la non mise en place de certaines institutions met le Cameroun en danger
Brice Nitcheu: Paul Biya est un danger pour la sous-région
Renouveau national: Domination et utopie camerounaise
Toutes les pages

L’Afrique, selon le président Barack Obama en visite officielle au Ghana, n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes, c’est-à-dire d’institutions solides qui résistent à l’épreuve du temps et transcendent les individus. Ce sont ces institutions qui facilitent les alternances à la tête des États démocratiques en Occident, dans certains pays d’Amérique du sud et dans quelques rares pays d’Afrique. Lorsque les institutions sont solides, et le rôle des forces de défense et de sécurité bien défini, le pays peut même fonctionner sans chef de l’État. C’est ce qui s’est passé récemment en Belgique où le pays a fonctionné pendant des mois sans président de la République.
Dans la plupart des pays d’Afrique où tous les ingrédients d’une conflagration sont réunis (confiscation du pouvoir politique par un groupe, ethnicisme,  népotisme, corruption généralisée, etc.), une pareille situation parait inimaginable. S’il arrivait qu’il y ait vacance au sommet de l’État, il est presque certain que les citoyens assisteront à une lutte sans merci pour la conquête du pouvoir suprême, le problème dans ces pays étant que les institutions sont taillées à la mesure

du leader central considéré, dans la plupart des cas, comme étant le représentant de Dieu sur terre.
En 2004, après l’annonce de la vraie-fausse mort du président de la République, Paul Biya, des personnalités, dont la plupart étaient des ressortissants de sa région d’origine, s’étaient réunies afin de trouver les stratégies pour éviter, à tout prix et à tous les prix, que le président de l’Assemblée nationale n’assure l’intérim, conformément à la Constitution de 1972 qui fait de la seconde personnalité de la République l’intérimaire du chef de l’État en cas de vacance du pouvoir.
A 80 ans sonné, Paul Biya semble ne pas avoir tiré les leçons de cette situation qui avait failli mettre le Cameroun à feu et à sang.
Depuis la promulgation de la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996, il n’a pas toujours mis en place des institutions prévues par ce texte fondamental, dont notamment la Cour constitutionnelle et le Senat. La mise en place de cette dernière institution aurait permis de régler une fois pour toutes la question de la succession au cas où, en fonction, il passait de vie à trépas.
Des Camerounais, qui ont de bonnes raisons de se plaindre de sa gouvernance catastrophique depuis 30 ans, estiment qu’après avoir hypothéqué durablement l’avenir du pays, son rêve est de laisser un pays ingouvernable.
Ce dossier suscitera à coup sûr l’ire des thuriféraires de Paul Biya, surtout en ce qui concerne les aspects polémiques. Mais, en la forme, dans ce registre polémique, qui est le maître de qui ? Qui a traité les Camerounais de « ténors de la péroraison creuse » ? Qui les a qualifiés de « bonimenteurs du chaos », d’ «apprentis sorciers», de « myopes politiques » et d’ « amnésiques » ? N’est-ce pas Paul Biya ?
Au fond, ne met-on pas le pays en danger quand :
- on détruit les acquis démocratiques issus de la Tripartite au profit du pouvoir perpétuel ;
- les institutions républicaines sont chancelantes ;
- le pays vit, en permanence, dans une incertitude juridique et normatif avérée ;
- 30 ans après on n’a pu tenir un Conseil de l’Enseignement supérieur ;
- 17 ans après les états généraux de l’Éducation et 14 ans après avoir promulgué la loi d’orientation de l’Éducation au Cameroun, on n’a pu engager la réforme de l’enseignement secondaire ;
- À ce jour rien n’est fait pour clarifier la succession à la tête de l’État par la mise en place de la Cour constitutionnelle et du Sénat
- etc. ?

(Presque) toutes ses créatures politiques à qui il a fait semblant de faire confiance ont été dévorées. Indubitablement sa gouvernance globalement catastrophique conduit le Cameroun vers une émergence piteusement chaotique.