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Gouvernance: Etoudi, le Centre de l'Inertie - Page 4

Gouvernance: Etoudi, le Centre de l'Inertie - Page 4

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Index de l'article
Gouvernance: Etoudi, le Centre de l'Inertie
Concertation : le bal des caméléons?
Protocole d'Accord ministres/responsables syndicaux
La permanence de la roublardise
La (dé)fête de la jeunesse camerounaise
Toutes les pages
La permanence de la roublardise
Peut-on faire confiance aux membres d’un gouvernement qui a fait de la roublardise et du mensonge politique son sport favori ? La question se pose depuis que certains ministres et des responsables des syndicats d’enseignants ont signé un protocole d’accord mettant sur pied un comité ad hoc, comprenant six (6) représentants des ministres et six(6) représentants des syndicats, qui devraient examiner à fond, à partir du 15 février 2012 et dans un délai de quatre (4) mois maximum, « toutes les revendications légitimes des enseignants dans l’objectif particulier d’améliorer la prime de documentation et de recherche, et corriger progressivement toutes les injustices décriées ».
Belle rengaine, vocifèrent les sceptiques. À raison.
Il est de notoriété publique que le gouvernement est presque devenu champion du monde toutes catégories des promesses non tenues, principalement en ce qui concerne les enseignants et plus généralement en ce qui concerne l’Éducation. Le scepticisme de plusieurs enseignants est d’autant plus compréhensible qu’il est admis qu’au Cameroun, « pour tuer une affaire, on crée des commissions d’enquête ou comités ad hoc alimentaires ».
Les enseignants n’ont pas encore oublié l’engagement du gouvernement qui, le 19 mars 1994, dans un communiqué conjoint gouvernement/syndicats d’enseignants (que sont le Snaes, le Synes, l’Onec, le Capsu, le Syncaae) s’engageait : 1) à réformer la Fonction publique, notamment en harmonisant les différents statuts du personnel de l’État ainsi que le plan de carrière des agents publics ; 2) à harmoniser des éléments de rémunération du personnel civil et militaire y compris le cas des contractuels et agents de l’État sur la base du principe « à travail égal, salaire égal » ; 3) à favoriser la liberté syndicale et sa mise en place dans la Fonction publique ; 4) à créer un organisme autonome chargé de la gestion des pensions des personnels de l’État.
Ces engagements n’ont-ils pas été renvoyés aux calendes camerounaises ? Comment les enseignants peuvent-ils oublier le refus du gouvernement de mettre en œuvre les recommandations des États généraux de l’Éducation tenus au Palais des Congrès en 1995 et qui dorment encore dans les tiroirs poussiéreux des ministères et de la présidence de la République. Comment peuvent-ils oublier le refus obstiné du gouvernement de procéder à la réforme de l’enseignement secondaire et de l’Éducation de base  prévue par la loi d’orientation du 14 avril 1998 ?
Comment croire que les promesses et /ou engagements contenus dans le protocole d’accord seront tenus, à partir du moment où les pouvoirs publics usent et abusent de la compréhension des enseignants. Chaque fois qu’ils sont acculés, ils n’hésitent d’ailleurs pas à sortir de leur chapeau magique la formule : « le gouvernement se propose de corriger progressivement… » Et tutti quanti !
Une chose est certaine : les enseignants ne sont plus dupes. C’est vraisemblablement la raison pour laquelle, en dépit des apparences, certains syndicats ont décidé de maintenir le mot d’ordre de grève.
J.-B. Talla