Problématique de la proclamation consensuelle des résultats de la prochaine élection présidentielle
Dans l’imaginaire populaire en Afrique noire francophone en générale, la démocratie est perçue comme un processus devant aboutir à l’élection du candidat soutenu si bien que dans le cas contraire, on conteste d’office la transparence du processus et on parle d’élections « non démocratiques », « non transparentes », « injustes » ou « non équitables ». Donc, selon que l’on appartient au camp des vainqueurs ou à celui des vaincus, le jugement varie considérablement. Le cas de la proclamation des résultats des élections présidentielles du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire illustre encore bien cette perception car, on a pu voir que chaque clan politique soutenait mordicus l’élection « démocratique » de son candidat malgré les irrégularités évidentes attestées de part et d’autre. De plus, la « Constitution [Conseil constitutionnel] » avait été à la fois rejetée par le « candidat de l’extérieur » et ses alliés de la Communauté internationale lorsqu’elle les déclarait « perdants » et magnifiée par les mêmes acteurs lorsqu’elle leur permettait enfin d’être investis au pouvoir.
De nos jours donc, la « justice » et la « démocratie » sont définies par le vainqueur. On parlera de « parodie » de justice si à l’issue du processus, on est victime du droit ou de la « primauté » du droit lorsqu’on s’en sort profiteur. La justice camerounaise, à l’image de celle de la Côte d’Ivoire, n’est pas encore suffisamment consensuelle. Le Cameroun n’est pas encore un État de droit au sens où la loi ne renvoie pas à un référentiel accepté et reconnu de tous. Lire la suite