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Paul Biya parmi les 5 présidents ayant fait plus de 25 ans au pouvoir dans la monde - Page 6

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Index de l'article
Paul Biya parmi les 5 présidents ayant fait plus de 25 ans au pouvoir dans la monde
Records de longévité au pouvoir dans le monde
Paul Biya : une sangsue du pouvoir
Moubarak: Adulé hier, Hosni aujourd’hui
Mouammar Kadhafi: Un despote qui dérange
Robert Gabriel Mugabe: Une vie au front
Les chefs d'Etat du monde et la durée de leur règne
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Robert Gabriel Mugabe: Une vie au front

À qui profite le lynchage médiatique dont le président zimbabwéen, Robert Gabriel Mugabe est victime à travers le monde ?  Difficile à dire. Mais il reste que son nom est prononcé à longueur de journée sur les ondes des grands médias occidentaux qui arrosent l’Afrique. Tellement on le prononce que chacun croit le connaitre. Seulement, et c’est le vœu de ses adversaires colonialistes, on ne garde de lui que l’image d’un homme avide de pouvoir, apôtre de la misère et dictateur de la pire espèce. Une appréciation réductrice qui est servilement reprise par la plupart des médias du Sud.

En 2008 au plus fort de la crise postélectorale au Zimbabwe, Abdoulaye Wade fait une déclaration  pour le moins surprenante sur les ondes de RFI, Radio France Internationale. « Il ya deux semaines j’étais au Zimbabwe et j’ai constaté que ce qui se dit de ce pays ne reflète pas la réalité du terrain», avait déclaré le président sénégalais, comme pour confondre le journaliste qui brossait un tableau apocalyptique de ce pays décidé à conquérir sa souveraineté.

Politiquement, Robert Mugabe revient de très loin. En 1924, date de sa naissance à Kutama, le Zimbabwe n’existe pas. Le pays est encore appelé Rhodésie. À une époque où l’éducation n’est pas ouverte à tous, Robert réussit le tour de se hisser parmi les lettrés. À 25 ans, il laisse son poste d’enseignant pour retourner à l’école. Nous sommes en 1949. Il s’inscrit à l’université de Fort-Hare en Afrique du Sud. Dans ce pays, l’oppression de la majorité noire par la minorité blanche est de moins en moins tolérée. Les cercles de révolutionnaire avec le marxisme comme « matière de base »pullulent. C’est dans ces Cercles que Robert Mugabe passe l’essentiel de son temps. En 1952, il retourne dans son pays après avoir achevé sa formation de révolutionnaire. Il est donc anticolonialiste et antiségrégationniste jusqu’à la dernière veine.

Retourné au pays, on le voit sur tous les fronts. Avec son compagnon Joshua Nkomo, Mugabe est arrêté sous ordre de Douglas Ian Smith en 1964 et écroué en prison pour dix ans. Pendant sa détention, il est élu président de la Zimbabwe African National Union-ZANU. Ce parti va fusionner en 1976 avec la Zimbabwe African People’s Union de J. Nkomo pour donner la ZANU-PF (Patriotic Front).  Unis, ces deux poids lourds de la scène politique de ce qui est encore la Rhodésie du Sud intensifient les mouvements de guérilla contre le régime du ségrégationniste Ian Smith –un écossais qui s’est établi dans le pays et en est devenu le premier ministre.

En février 1980, la ZANU-PF est élue vainqueur aux élections législatives. En avril de la même année, la Rhodésie du Sud accède à l’indépendance sous le nom de Zimbabwe. À cette date, la minorité blanche, 1% de la population contrôle 70% des terres arables. Après plusieurs tractations, la Grande-Bretagne alors sous le règne de Margaret Thatcher dite la « Dame de fer » accepte de verser de l’argent à Mugabe pour qu’il compense la possession des terres par les blancs. Ces engagements ont donné lieu aux Accords de Land Castle-House. Les anglais ne jugeront pas utile de reverser l’argent promis. Économiquement affaibli, le pays tend la mais à la Banque Mondiale en 1991. Mais la crise sociale est loin d’être jugulée. En 1999, face au chômage qui prend de la cote, le président Mugabe suspend sa coopération avec la Banque Mondiale qui refuse de voler à son secours. Pour forcer les anglais à respecter les Accords de Land Castle-House, le président zimbabwéen menace d’expulser les 70 000 fermiers blancs qui ont pris les terres agricoles du pays en otage. Il fait à nouveau face à l’indifférence de ses « partenaires » anglais. À l’intérieur du pays, les populations manifestent leur mal-vivre. À l’écoute de son peuple, le président Robert Gabriel Mugabe décide de chasser les fermiers blancs pour redistribuer les terres aux nationaux. Cette réforme agraire qui commence véritablement en 2000 lui vaut un sabotage planétaire. On l’accuse d’avoir privilégié ces proches lors du partage des terres ainsi récupérées.

Le Zimbabwe est classé pays non fréquentable par la « communauté internationale ». Depuis 2002, Robert Mugabe est, avec 200 de ses proches, interdit de séjour dans tous les pays de l’Union européenne.

Mais le 28 septembre dernier, lors du Sommet Union Européenne-Afrique qui s’est tenu à Bruxelles, Herman Van Rompuy, président de l’U.E. a évoqué la possibilité de revoir les sanctions contre le Zimbabwe. Aujourd’hui âgé de 86 ans, Mugabe reste l’une des icônes de la résistance noire. Et c’est ce qui lui vaut les foudres des colonialistes. Même si ses méthodes sont discutables.

Olivier Ndenkop



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