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Les Injustices de la justice - Page 4

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Index de l'article
Les Injustices de la justice
Page 2
Que nul ne saisit la justice s'il n'est riche...
Abus de justice: lenteurs judiciaires et procès expéditifs se côtoient
Une justice aux mille maux
L'ombre de la Chancellerie plane sur les prétoires
Au service de l'injustice
Dans l'univers mafieux des cabinets
Maitre Jean-Marie Nouga: La création du TCS a revélé les faiblesses de la justice
L'erreur judiciaire, par Daniel Mekobe Sone
Toutes les pages

Abus de justice: lenteurs judiciaires et procès expéditifs se côtoient
Les verdicts rendus à la hâte et les procédures qui s’éternisent s’affichent au hit-parade des injustices les plus flagrantes auxquelles sont confrontés les justiciables.
« La justice camerounaise s’est davantage décrédibilisée avec le récent avènement du Tribunal criminel spécial dont la création vise l’accélération des procédures dans le cadre de la lutte contre la corruption via l’opération épervier ». C’est le constat désabusé que faisait un avocat membre du collectif de défense de Olanguena Awono en 2013 à l’occasion d’un point de presse. L’auxiliaire de justice décriait ainsi, par cette saillie, le manque de célérité avec laquelle la procédure est conduite dans le cadre de l’affaire impliquant l’ancien ministre de la Santé, depuis le Tribunal de grande instance du Mfoundi jusqu’au transfert du même dossier devant le Tribunal criminel. Cette sortie de l’avocat résume à elle seule la lenteur avec laquelle sont instruits les dossiers renvoyés en jugement devant l’ensemble des juridictions camerounaises en général et plus particulièrement devant la barre du Tribunal criminel. Une justice inéquitable qui allonge sa liste des victimes chaque jour et à l’occasion de ces nombreux dossiers confiés pour jugement à nos juridictions et aux juges qui en ont la charge.
Ainsi, pour ne prendre que l’exemple du dossier (ou plutôt des dossiers) Olanguena Awono, force est de constater qu’il illustre à suffisance les errements et les égarements - voulus - d’une justice à tête chercheuse, rendue à la tête du client, au nom des prébendes, magouilles diverses et autres pressions insidieuses et non au nom du peuple camerounais. Illustration : pour condamner Olanguena à 15 ans de prison ferme le 14 juin 2013 devant la barre du Tribunal criminel, il aura fallu plus de trois années d’une procédure à rebondissements et interminable agrémentée de renvois intempestifs. Depuis l’enrôlement du dossier devant le Tgi du Mfoundi le 17 mars 2010 jusqu’au verdict rendu le 14 juin 2013, il aura fallu 40 bons mois pour juger un individu qui croupissait en prison depuis le 31 mars 2008, date de son interpellation. Avec, au passage, la désertion du banc du ministère public par les deux procureurs de la République. Refusant de cautionner l’acquittement de l’accusé.

Violation des textes
La période de détention provisoire qui est très encadrée dans les délais était ainsi largement dépassée. Qu’étaient devenus les 18 mois(maximum) prévu par l’article 221(1) du Code pénal ? Simplement rangés dans les tiroirs de l’acharnement judiciaire contre un homme dont on voulait obtenir le scalp. A tout prix et à tous les prix. Y compris en violation des textes réglementaires. Une injustice qui, loin d’être réparée, va se perpétuer pour s’aggraver dans un autre pan du même dossier resté pendant devant le Tcs. Pour les besoins de la cause.
Autre grief fait à notre justice, ces procès expéditifs intentés contre des justiciables condamnés aussi rapidement qu’ils se pointent devant la barre, sans avoir eu le temps de réaliser ce qui leur arrive. Cette justice expéditive est célèbre et très connue sous le vocable de « rouleau compresseur ». Par cette stratégie, le juge atomise un dossier principal qui se trouve fragmenté en plusieurs sous-dossiers qui sont autant de chefs d’accusations et de procédures distinctes contre un seul accusé. Par la suite, et dans la même logique d’asphyxie du mis en cause, le juge pousse son cynisme pour condamner à de lourdes peines et à l’emporte-pièce, un accusé déjà éprouvé par une seconde condamnation. Ainsi en a-t-il été du cas Olanguena Awono condamné à 35 ans de prison en l’espace de deux mois. Outre les 15 ans du 14 juin, il écope en effet de 20 ans de prison le 12 août 2013. Qui plus est devant la même juridiction composée des mêmes juges.
Atangana Mebara n’y échappera pas. L’ancien Sgpr est rattrapé par la cour d’appel du centre et condamné à 15 ans de prison ferme au terme d’une procédure expédiée par la juge Berthe Mangue en quelques deux semaines. Là où le juge Gilbert Schlick et le Tgi du Mfoundi s’étaient donnés 24 mois pour connaitre du même volumineux dossier et acquitter l’ancien Sgpr pour faits non établis.
EM